Zambie/Lieu d’enterrement de l’ancien président : Discorde entre l’Etat et les proches de Kenneth Kaunda

Où sera enterré Kenneth Kaunda, l’ancien président de la Zambie ? Contre toute attente, son lieu d’enterrement a engendré une pomme de discorde entre le gouvernement et ses proches.
Pour le gouvernement zambien Kenneth Kaunda doit être inhumé dans le cimetière des héros en face de la présidence de la République à Lusaka. Niet disent ses proches et ayant droit. Pour ceux-ci, il faut enterrer Kenneth Kaunda en conformité à son testament. Ce dernier stipule que ses restes doivent être inhumés près de ceux de son épouse. Et pour obliger le gouvernement à faire marche-arrière, les proches de l’ancien président ont saisi la justice pour dénouer cet imbroglio.
Le « Gandhi africain », Kenneth Kaunda, s’est éteint le 17 juin, à l’âge de 97 ans. La Zambie organisait, vendredi 2 juillet 2021, dans le ‘’National heroes stadium’’ de Lusaka, ses funérailles nationales en présence de nombreux dirigeants et représentants du continent venus honorer sa mémoire.
Des dizaines de personnes ont rendu, vendredi 2 juillet, un hommage national au père de l’indépendance de la Zambie, Kenneth Kaunda, mort à 97 ans.
Des coups de canon ont été tirés dans le ‘’National heroes stadium’’ de Lusaka, où le cercueil du premier président zambien, enveloppé dans un drapeau, a été amené par un véhicule militaire. Un peu plus loin, des militaires en treillis ont dansé sur une musique solennelle et entonné des chants funèbres.
L’actuel président zambien Edgar Lungu, a déclaré dans son hommage avoir appris de Kenneth Kaunda «L’importance du patriotisme et de l’unité nationale. ».
Dans la galerie des oraisons.
Sa disparition marque « la fin d’une époque », ont estimé lors de la cérémonie les chefs d’État ghanéen, Nana Akufo-Addo, et sud-africain, Cyril Ramaphosa. Celui-ci a rappelé que Kenneth Kaunda était le « dernier leader survivant de la génération qui a ouvert la voie à la libération de l’Afrique colonisée ».
Un « géant parmi les hommes », selon Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine qui a lui aussi fait le déplacement, sans qui l’organisation panafricaine « n’existerait pas ».
Le ministre britannique pour l’Afrique, James Duddridge, a lui exprimé : « La tristesse de la reine Elizabeth II, soulignant la perte d' »un grand homme ».
L’enterrement de Kenneth Kaunda, prévu à Lusaka, sera : « La plantation d’une graine d’où naîtra un nouveau panafricanisme libéré de la corruption », a présagé le président du Malawi, Lazarus Chakwera.
Surnommé le « Gandhi africain », Kenneth Kaunda avait réussi à défaire l’ancienne Rhodésie du Nord de la tutelle britannique en 1964, sans effusion de sang. Il est « mort paisiblement » dans le début de l’après-midi du 17 juin, dans l’hôpital militaire de la capitale zambienne où il avait été admis pour une pneumonie.
Luc GUIDIBI, correspondant en Afrique du Sud
Journal L »Afrique en Marche du 7 juillet 2021.