L'afrique en marche

Une première sous Talon

L’Editorial de Titus FOLLY
Sous Patrice Talon, on ne célèbre pas les enfants valeureux de la République à leur mort. Pas de minute de silence en conseil des ministres, pas de drapeau en berne, pas d’immobilisation de rue ou autres, pas de couronnes profusément déposées sur le cercueil. Cependant, hier Patrice Talon a fait une dérogation spéciale pour Théophile Nata qu’on ne présente plus. A quelques heures des obsèques de l’ex président de la Haac à Natitingou samedi prochain, nous consacrons l’exercice de L’Editorial du jour à cet événement inédit d’adieu avant l’épitaphe.
Le Bénin dans sa diversité administrative et républicaine a rendu un vibrant hommage à Théophile Nata, grand serviteur de la République.
C’est une première sous Patrice Talon. Sans le quitus de l’homme de la « Rupture », une telle cérémonie aux antipodes de ses convenances républicaines n’est pas possible.
 
Contre la logique anonyme…
En effet, dans l’après-midi d’hier mercredi 22 juin 2022 a eu lieu à la salle « Fleuve Jaune » du ministère des Affaires étrangères, la cérémonie d’hommage à feu Théophile Nata, passé de vie à trépas le samedi 11 juin 2022.
Le Bénin a rendu hommage à cet émérite cadre qui a été ministre des Affaires étrangères, de la Jeunesse, ancien président de la Haac, plusieurs fois députés à l’Assemblée nationale, et membre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep).
A ce rendez-vous d’adieu de l’administration, d’éminentes personnalités sont venues lui rendre témoignage pour ses qualités personnelles, professionnelles et intrinsèques. À l’instar des membres du gouvernement, d’anciens présidents d’institutions, de députés de la 8ème législature, d’anciens membres des mandatures passées de l’organe de régulation des médias et bien d’autres personnalités du Bénin étaient là.
Après cet hommage, Patrice Talon doit-il changer de trame? Une majorité de Béninois souhaite ce changement de cap.
En effet, certains républicains décédés comme Théophile Nata méritent d’être célébrés. Il ne peut en être autrement, car leurs efforts ne sont pas dans l’esthétique théâtrale des discours de compliments non mérités.
Pour de grands commis de l’Etat comme Nata, il faut des discours de fidélisation. En effet, il y a des gens qui ont mouillé le maillot pour la République pour ses bonnes grâces sans art de flagornerie et de dramatisation. Alors pourquoi ne pas reconnaître leurs mérites sur les flancs de leurs efforts consentis ?
Aux valeureux de la République, il faut des ‘’laudes’’. Cependant, il se fait que Patrice Talon ne voient pas les choses de la même manière. Depuis 2016, on ne célèbre plus la communauté de communication bien spécifiée pour reconnaitre et partager les émotions d’interlocuteurs contextuels.
 
…changer de cap
A l’heure de dire adieu au président Nata, je ( j’insiste sur la nuance) salue Nadia Nata, sa fille, fonctionnaire à l’international.
Nos chemins intellectuels ont convergé en 2013 en Guinée-Conakry dans le cadre du projet Osiwa, un financement américain intitulé : « Professionnalisation de la presse béninoise ». Malheureusement, les dérives de la presse ont eu la peau coriace pour redorer le blason.
Le père a contribué à enraciner la presse béninoise. La fille a aidé les médias sur le plan international. «Tél père, telle fille», dit la maxime.
Site www.lafriqueenmarche.info du 23 juin 2022 No 214
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

Bénédicte DEGBEY