Un Béninois célébré parmi 100 Africains L’Editorial de Titus FOLLY

Avec des cymbales et des clavecins, Paulin Hountoundji a été célébré hier à Cotonou. Nicéphore Soglo était le parrain de l’événement. Quoi de neuf pour faire valoir un énième honneur à Paulin Hountoundji, lui qui a déjà glané tant de médailles? Dans l’exercice de L’Editorial du jour, on fait un arrêt sur l’événement.
Sur la « Philosophie africaine », Critique de l’ethnophilosophie est l’un des nombreux livres de Paulin Hountoundji. Ce livre démontre à plus d’un titre que les Africains ont fait de la philosophie pour répondre à leurs défis existentiels. Ce livre de l’ancien ministre de l’Education nationale du Bénin et philosophe émérite a su présenter un format qui continue d’éblouir le monde entier. La preuve, ce livre est parmi les 100 livres africains les plus importants et influents du XX ème siècle.
La reconnaissance de ce livre Sur la « Philosophie africaine » Critique de l’ethnophilosophie découle du fait que c’est un écrit percutant de renom. Les plus grosses cylindrées en tant que maisons d’édition ont identifié ce livre et ont décidé de le classer dans les 100 meilleurs du continent au XX ème siècle.
MOTIFS DE FIERTÉ…
Le monde littéraire béninois a donc décidé de sortir les attirails pour fixer cet honneur dans le marbre. C’était hier à l’hôtel Azalai de Cotonou. Quelles sont les dimensions de ce livre?
D’abord, publié en 1977, ce livre a suscité de grands débats, car beaucoup n’étaient d’accord par rapport aux thèses soutenues par Paulin Hountoundji.
Ensuite, ces thèses qui étaient loin d’être unanimes ont finalement servi d’échelle ( je préfère de fonds de commerce) à certains intellectuels pour se valoriser). En effet, pour hisser leur propre drapeau, des intellectuels ont su utiliser le mât de Paulin Hountoundji. Et aux décomptes, beaucoup de gens dans les universités du monde sont devenus célèbres, car canarder Paulin Hountoundji est devenu une passion irrésistible pour exister.
Pour être sélectionné, Paulin Hountoundji a dû affronter des monuments, des « alligators » du monde littéraire et universitaire africains. Parmi les cent livres africains du XX ème siècle, au-delà de Paulin Hountoundji, il faut être parmi les meilleurs face aux Sud Africains, Nigérians, Sénégalais, Ghanéens, des Egyptiens…
Il y a en outre l’engouement constaté ces derniers temps pour traduire ce livre dans d’autres langues. En effet, après la 1ere traduction en anglais en 1983, puis en yougoslave et en allemand, ces derniers jours, les Portugais et les Chinois sont aux confluents de la trame intellectuelle ce livre pour souscrire à un contrat de traduction. …
POUR LE BÉNIN
En matière de symbole pour être parrain, Paulin Hountoundji a eu recours à Nicéphore Soglo pour consacrer ce livre qu’il a lu dès sa parution en 1977.
Grand consommateur de livres, Nicéphore Soglo (dont l’épouse Rosine Soglo, de vénérée mémoire a quitté la chambre conjugale à cause de la présence de plus de 2000 livres), était donc en territoire conquis pour valoriser ce livre.
Pour lui, Paulin Hountoundji, son ancien ministre de l’Education n’est pas d’une génération spontanée.
Toujours sous le charme de Aimé Césaire, Nicéphore Soglo jure en tant que parrain qu’il faut célébrer le livre de cet érudit et dont la foi d’écriture n’est plus à plus présenter.
Pour Soglo, avec Paulin Hountoundji, la philosophie devient un art, car sa contribution à la renaissance de l’Afrique n’est plus à démontrer.
Avec Sur la « Philosophie africaine » Critique de l’ethnophilosophie de Paulin Hountoundji, l’Afrique peut faire le dos rond. Elle a su sortir des lointaines périphéries pour trouver des dynamiques qui expliquent ses défis existentiels. L’Université de Calavi qui récupère ce livre après la vente à l’américaine pour ses rayons a su comprendre la portée de ce livre.
Site www.lafriqueenmarche.info du 9 décembre de 2022 No 302
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».