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Trois bérets face à la CEDEAO et Macron La Chronique de Murielle MENSAH (Canada)

Trois bérets face à la CEDEAO et Macron La Chronique de Murielle MENSAH (Canada)

Le Mali, la Guinée Conakry et le Burkina ont lancé les jalons pour une une coopération accrue. Les diplomates en chef de ces pays ont eu une réunion dans ce sens à Ouaga il y a quelques jours. La CEDEAO et la France ont-elles à craindre cet élargissement des lézardes avec ces trois pays en transition ?

Contre le jardin des grands, la Guinée Conakry, le Mali et le Burkina ont décidé de s’assumer. Après la réunion de Ouaga est née une sorte de « Mutuelle des bérets » avec le capitaine du Burkina et des colonels du Mali et de la Guinée contre la CEDEAO et la France.

SURSAUT : S’ASSUMER…

En effet, l’institution sous régionale de plus en plus sur les rotules doit donc faire face à cette prise de position forte de ces trois pays. Si pour la CEDEAO, c’est un coup de pioche, pour la France, on n’est pas loin du réquisitoire. La réunion de Ouaga est une action à brève échéance.

C’est donc clair, c’est la CEDEAO au coeur de l’action de riposte qui est d’abord visée. Depuis que la logique des représailles de la CEDEAO contre ces trois régimes de transition est mise en évidence, ces trois pays avaient à coeur de trouver la parade.

Désormais, la ligne de conduite est sans ambages : « S’il y a trop de pression sur nous, on peut quitter votre institution ( CEDEAO)…», disent ouvertement ces trois pays. Il faut rappeler que l’an passé, une partie de la crédibilité de la CEDEAO s’est jouée avec la prise des sanctions économiques et sociales iniques contre le Mali.

En procédant de la sorte, l’institution ouest africaine a étoilé trop de règles établies. Tout ceci avec un génie lexical pour conceptualiser l’expédition punitive contre le peuple malien.

Suite à cette réunion de Ouaga, la CEDEAO doit éviter que ce foyer de contestation ne conduise à une désaffiliation de ces trois pays après celle de la Mauritanie il y a quelques décennies.

…OU PERIR

Le décryptage de la réunion de Ouaga doit prendre en compte également la fronde

des échansons contre la France de Emmanuel Macron.

Dans ce cas d’espèce, c’est la passerelle des compétences qui est visée. En effet, les accords de défense de plus de 60 ans imposés par la France aux Etats africains sont de plus en plus assommés par des critiques.

Les opérations inefficaces de « Barkhane » au Mali et « Sabre » au Burkina ont été déguerpies, car présentées comme des maux éternels face au terrorisme récurrent.

Mieux, Emmanuel Macron a le temps de comprendre que ses intermédiaires à la CEDEAO comme Alassane Ouattara et Umaru Embalo, le président en exercice de la CEDEAO ne peuvent plus longtemps assurer les arrières pour lui.

En dépit du reproche fondamental qu’on doit faire à ces trois pays, celui de s’accaparer du pouvoir par la force, leur élan de souveraineté face à la CEDEAO et à la France de Macron est à saluer à plus d’un titre.

Site www.lafriqueenmarche.info du 16 février 2023 No 355

Bénédicte DEGBEY

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