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Talon et « Wagner » L’Editorial de Titus FOLLY

Talon et « Wagner » L’Editorial de Titus FOLLY

Sur LCI dimanche dernier, Patrice Talon sur le dossier sensible de « Wagner » n’a pas été frileux contrairement à certains de ses homologues africains. Entre les marges frontalières du dossier « Wagner » et l’épaisseur du feuilleté géopolitique des pays africains qui font appel à ce groupe, peut-on comprendre la position de Patrice Talon? Analyse dans l’exercice de L’Editorial du jour.

Pour Patrice Talon, les pays africains peuvent faire appel au groupe « Wagner » pour une prestation sécuritaire s’ils n’ont pas les ressources humaines requises pour faire face au péril terroriste. Cependant, il se démarque de tout recours à ce groupe si certains s’en servent pour commettre des exactions contre les populations. Pourquoi Patrice Talon aborde-t-il un tel sujet maintenant? Le contexte est si particulier avec la pression occidentale maximale sur les pays africains.

Certains parmi ces derniers sont confrontés au péril jihadiste. Cependant, le droit d’établir des passerelles avec « Wagner » est une ligne rouge à ne pas franchir pour ne pas déclencher l’inquisition des USA ou de la France. Et c’est là, dans une certaine mesure, tout le mérite de Talon. Il a dit sans fioritures son approche de « Wagner ».

Dans les deux cas, le 1er des Béninois est dans une logique principielle de chevauchement et non de questions subsidiaires. Il ne peut d’ailleurs en être autrement, car Patrice Talon, ne peut condamner des pays qui auraient des liens avec « Wagner » et qui ont des liens avec le Bénin. C’est le cas du Burkina. Il y a quelques jours, Patrice Talon était dans ce pays accusé d’entretenir l’idylle militaire avec « Wagner ».

ENJEUX SANS AGENDAS ?

Patrice Talon prépare-t-il les consciences pour « flirter » avec « Wagner » quand on sait que le Bénin est également confronté au terrorisme ? Sans ambiguïté, et pour le moment, Patrice Talon n’a pas besoin de « Wagner » pour plusieurs raisons. D’abord, l’armée béninoise tient efficacement le terrain face aux terroristes.

Le 1er stratège parmi les chefs de guerre beninois, Fructueux Gbaguidi qui cumulait les titres de major de promotion dans les écoles occidentales de guerre applique avec efficacité sur le terrain ce qu’il a appris. Conséquence, à part les escarmouches et les bombes artisanales, aucune portion de territoire n’est occupée pour un recours à « Wagner ».

Ensuite, Patrice Talon au regard des enjeux géopolitiques en réflexe à la guerre en Ukraine a déjà fait connaître sa position. Par trois fois aux Nations Unies, le Bénin était dans l’univers des États qui ont condamné fermement la Russie de Poutine pour son « Opération spéciale ».

Après tout ceci, Patrice Talon ne plus être aux antipodes de sa posture diplomatique dont les spécificités dans la zone de turbulences sont statistiquement exploitables pour réaliser des plateaux très critiques.

Sur le dossier « Wagner », on connaît désormais la vision idéal/type de Talon. Cette dernière ne met pas encore ensemble la grille de lecture et les agendas. En politique, le mot « Jamais » a plus d’une fois déjà fait passer la balle entre les jambes des spécialistes les plus attitrés. Pour le reste…

Site www.lafriqueenmarche.info du 7 mars 2023 No 371

« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

Bénédicte DEGBEY

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