SOUDAN/DARFOUR OCCIDENTAL : LOURD BILAN DES AFFRONTEMENTS

Des affrontements tribaux font rage depuis samedi dernier au Soudan. Et pourtant Omar El Béchir n’est plus là.
Autour d’El-Geneina, capitale du Darfour-Occidental, on déplore un très lourd bilan. Au moins 87 personnes ont été tuées dans des affrontements tribaux. Le Comité local des médecins a décompté 37 morts et 59 blessés en surplus soit un total de 87 morts et 191 blessés nous apprend un communiqué de la branche locale du Comité central des médecins. Les affrontements entre les membres de la tribu arabe Rizeigat et ceux de la communauté Al-Masalit ont débuté après la mort de deux membres de la communauté Al-Masalit d’après les propos de Salah Saleh, médecin de la province du Darfour-Occidental a fait savoir africanews.com
Le médecin ajoute que les circonstances de leur mort est inconnue. Cependant, d’autres quartiers de la capitale ont enregistré des victimes. Ces affrontements paralysent l’aide humanitaire de l’avis du Comité central des médecins soudanais. Cette même source ajoute que des hommes armés ont ouvert le feu sur une ambulance blessant trois travailleurs médicaux. Adam Regal, porte-parole d’une organisation locale aidant les réfugiés au Darfour, affirme qu’un tir de mortier aurait frappé un camp situé à El-Geneina, provoquant un départ de feu brûlant plusieurs habitations.
Une version confirmée par les témoins qui affirment que cela l’incendie a continué jusqu’à 15h. Ils disent également être restés chez eux après avoir entendu des coups de feu proches et le bruit d’une grenade qui a atterri dans la maison de notre voisin, raconte Adam Issa, habitant de la région.
Les autorités ont instauré l’état d’urgence et déployé l’armée au Darfour-Ouest. Les opérations humanitaires et les vols ont été suspendus à El-Geneina, une localité de plus de 700 000 personnes, selon l’ONU.
En janvier, deux semaines après la fin de la mission de paix conjointe de l’ONU et de l’Union africaine (Minuad) au Darfour, des affrontements similaires avaient fait plus de 200 morts, la plupart au Darfour-Ouest. Rappelons que dans la région en 2003, il y avait eu des affrontements entre des forces du régime de l’ex-président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019 sous la pression de la rue, et des membres de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Le pouvoir avait déployé des milices armées composées de nomades arabes, accusés de nettoyage ethnique.
Les violences ont fait 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, depuis le début du conflit, déclare l’ONU.
Le gouvernement de transition a signé en octobre un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles,dont celui du Darfour. Mais certains groupes insurgés de la région n’ont pas signé ledit accord.