Soglo et Yayi ont négocié, Talon a décidé  L’Éditorial de Titus FOLLY

Soglo et Yayi ont négocié, Talon a décidé
L’Éditorial de Titus FOLLY
Nicéphore Soglo et Boni Yayi ont établi des passerelles avec Patrice Talon. Au terme de leurs rencontres, le sort des détenus politiques et exilés béninois a-t-on appris dans la proximité intellectuelle des ex chefs d’Etat. Après, Patrice Talon a immédiatement posé des actes. Mais est-il dans la bonne direction voulue par les anciens présidents? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.
Soglo voulait la libération de Aïvo. Yayi tenait à l’élargissement de sa filleul Madougou. Finalement, Patrice Talon a décidé de libérer Ferdinand Combetti, un très proche de Sébastien Ajavon. Patrice Talon n’est-il pas toujours dans sa stratégie du « dernier mot » ?
A défaut de ce que l’on veut…
En effet, quand on prend les modalités politiques dominantes et le poids des sociabilités depuis 2016, Patrice Talon a eu une certaine sérénité d’agir selon son bon vouloir. Le peuple béninois est une fois encore témoin que le dernier mot revient toujours au chantre de la ‘’Rupture’’. Boni Yayi n’avait-il pas eu cette formule dans le genre euphémisme le 22 septembre 2021: « Moi, je demande et c’est lui qui décide.»?
Entre les désirs de Soglo er Yayi et les décisions de Talon, il y a un fossé surtout quand on met en relation la permanente configuration.
En effet, le ‘’Bénin révélé’’ a instauré une position institutionnelle prééminente. C’est un système enclin à déclencher le rouleau compresseur à tout moment et décanter les situations sans pression.
Ce système promu par Patrice Talon ne permet pas la concurrence des itinéraires diversifiés, mais instaure un monolithisme. En définitive, rien ne doit venir inverser le rythme de la sphère naturelle d’influence de ce qui doit être fait sans pression.
Il y a ensuite la personnalité de Patrice Talon. Qu’on aime ou pas, on peut lui reconnaitre sa distribution de rôles avec un besoin d’analyses stimulantes pour décrypter les entreprises politiques calculées. Sous le coup de la loi, c’est la Criet qui a libéré Ferdinand Combetti et autres hier. Ce n’est pas une décision politique comme par le truchement d’une grâce présidentielle émanant de lui.
…de ce l’on a
Au-delà de tout, à défaut de Madougou, Aïvo, Houdou, l’opposition a Ferdinand Combetti qui est aussi une grosse pointure. En dépit de la spirale des coups fourrés politiques de la ‘’Rupture’’, on attend de voir les extras du côté solaire pour les autres prisonniers politiques. par les vannes collatérales suivies de cymbales de la ‘’Rupture’’.
Les Béninois espèrent davantage voir les lignes bouger surtout en cette veille du 1er août 2022 avec les ors de la République pour la description. On peut donc prendre rendez-vous avec les yeux fixés sur les courbes.
Cependant, feu Edgar Faure a laissé à la postérité cette jolie, mais cynique formule : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, mais le vent. ».
Site www.lafriqueenmarche.info du 15 juin 2022 No 206
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».