Sénégal : « Sonkoriser », un concept pro-Sonko en vogue de Dakar à Paris
« Sonkoriser » est le nouveau mot à la mode dans l’espace public sénégalais depuis quelques semaines. Plus aucune manifestation culturelle, sportive et politique en lien avec le Sénégal se déroulant dans ce pays ou à l’extérieur sans que le mot « Sonkoriser » ne se répande en échos pour réclamer la libération de l’emblématique opposant, Ousmane Sonko en détention.
Au méga concert de la star de la musique sénégalaise, Youssou Ndour à Paris le 19 septembre dernier, le mot « Sonkoriser » était à la page. Ce mot rythmait les morceaux à fortes sensations de Youssou Ndour venu pour donner le meilleur de lui-même et qui a été gêné aux entournures (lui ex ministre de Macky Sall) par ses séquences répétées en honneur de Ousmane Sonko.
Avant cet événement musical en France, l’autre événement majeur qui a subi les effets du « Sonkoriser », c’est le match amical international de football entre les « Lions de la Teranga » et les » Fennecs » d’Algérie. C’était à Dakar le 12 septembre 2023, match soldé par la défaite du Sénégal (0-1).
DÉCRYPTAGE D’UN MODE D’ACTION
De quoi retourne ce mot « Sonkoriser » qui déferle partout au Sénégal et en dehors du pays ?
Le mot « Sonkoriser » est un mouvement de protestation pacifique orchestré par des pro-Sonko. Certains sont des militants de son parti dissout tandis que d’autres ne pas affiliés, mais adhérent spontanément au mouvement dès qu’il commence.
Ce beau monde profite des manifestations importantes pour protester contre la détention de Ousmane Sonko. Ainsi, à chaque évènement majeur, les ténors et sympathisants de cette tendance scandent des slogans ou chantent à pleins poumons à la gloire de l’opposant incarcéré et réclament sa libération.
Outre les évènements culturels, sportifs et politiques majeurs, des manifestations civiles de moindre importance (mariages, baptêmes et autres réjouissances populaires) ne sont pas épargnées.
Ce mouvement qui gagne en popularité ne plaît pas à tout le monde. Certains en appellent à l’autorité policière et judiciaire pour l’endiguer avec comme prétexte : « trouble à l’ordre public ».
Blanchard LAWSON correspondant au Sénégal
Site www.lafriqueenmarche.info du 22 septembre 2023 No 502
