Sans lui, le Groupe « Sunu » est…L’Editorial de Titus FOLLY

Pathé Dione, le fondateur du Groupe « Sunu » n’est plus. Il a rendu l’âme et est désormais au croissant de l’Orient. Malgré l’émotion de cette nécrologie et au regard de son parcours, le capitaine Dione a été du bon côté de l’histoire. A l’heure de sa disparition, quelle leçon peut-il laisser aux patrons béninois ?
En 30 mn d’audience à Abidjan il y a quelques années, alors que je m’attendais à un patron, j’ai découvert un percussionniste au figuré comme au propre.
Et après l’audience, j’ai mieux compris sa notoriété qui n’a pas besoin de trop de classiques pour être racontée. Parti de rien, Pathé Dione, le fondateur du groupe « Sunu » a osé, puis a eu de la vision.
Sans legs, il a su récupérer des principes actifs pour parvenir à une faramineuse fortune avec crédibilité et sans être au coeur de la tourmente.
En clair, il a réussi à planter sur des terrains en jachère ou rocailleux. Avec la vision, il n’a pas eu à expulser des mutins ni fauteurs de trouble pour aller au bout. Il parlait moins et agissait plus avec un sens humain très prononcé.
Au résultat, avec le groupe « Sunu » essaimé un peu partout en Afrique occidentale et centrale, Pathé Dione a connu l’Afrique dans sa beauté et ses odeurs tropicales et l’Afrique aussi le connaissait.
En dépit de sa mort, on est persuadé que le Groupe « Sunu » n’a pas de soucis à se faire pour les cristaux à équilibrer. « La maison est dans de bonnes mains…», comme on le dit chez lui à Dakar.
EXEMPLE A SUIVRE
Comme Pathé Dione, nombreux sont les Béninois qui sont partis de rien, mais qui ne parviennent pas à vaincre le signe indien. Pourquoi et comment peut-on expliquer cet état de choses?Dans ma carrière, je connais une bonne vingtaine avec qui je partageais des liens d’amitié ou professionnels.
La majorité n’a jamais pu franchir la lisière nationale avec leur empire. Mieux, parmi ceux qui sont déjà passés de vie à trépas, on constate avec désolation que le nom de leur entreprise devient quelques mois après leur épitaphe au cimetière.
En dépit du rythme de fusée du début, aucun patron béninois ne parvient à suivre la trajectoire du business. Ils sont cloîtrés ici avec leurs fresques et leurs balcons écroulés. Au-delà des pesanteurs sociologues, les patrons béninois doivent savoir surmonter les traumatismes psychologiques.
Cela devient impératif. Il faut éviter que les espérances cessent de répondre la fatalité avec la caresse de statistiques chez les entrepreneurs béninois.
Site www.lafriqueenmarche.info du 17 janvier 2023 No 328
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».