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Présidentielle 2021/CSDB et VDDH : Quatre organismes saisis contre le Bénin

Présidentielle 2021/CSDB et VDDH : Quatre organismes saisis contre le Bénin

(Les dérives du régime Talon toujours d’actualité)

La situation politique préoccupe toujours le Collectif pour la sauvegarde de la démocratie au Bénin (CSDB) et les Volontaires pour la démocratie et les droits humains (VDDH). Les deux organisations ne désarment point, elles viennent par une lettre ouverte en date du 29 mars interpeller la France et quatre autres organisations que sont l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi que l’Union européenne (UE) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur les dérives en cours au Bénin. Pour eux à l’instar des autres pays où la démocratie et le respect de la Constitution est une exigence, le Bénin ne peut en aucun cas se soustraire.
Lire ici la lettre ouverte aux organisations internationales et la France :
-Collectif pour la Sauvegarde de la Démocratie au Bénin (CSDB)
-Volontaires pour la Démocratie et les Droits Humains (VDDH)
Adresses : France
Téléphones : (+33) 6 44 39 88 14 / 7 54 80 57 77
E-mails : contactvddh@gmail.com / csdbparis@gmail.com
Paris, le 29 mars 2021
Lettre ouverte :
1-Union Africaine (UA)
2-Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
3-Union Européenne (UE)
4-Organisation des Nations Unies (ONU)
5-France
Depuis le renouveau démocratique, le Bénin a su organiser une vie politique paisible, avec des scrutins réguliers et des alternances sans violence. La Constitution du 11 décembre 1990 garantit le multipartisme et la liberté d’expression. Les partis d’opposition ont été respectés et ils ont toujours pu se présenter librement aux différentes élections, offrant ainsi au peuple de véritables alternatives politiques.
Les Présidents Nicéphore Dieudonné Soglo (1991-1996), Mathieu Kérékou (1996-2006) puis Thomas Boni Yayi (2006-2016) ont respecté cette tradition démocratique : les élections législatives, municipales, communales, locales et présidentielles ont été régulièrement organisées sans entrave. C’est ainsi que Patrice Talon a été élu, alors que son prédécesseur soutenait un autre candidat, l’ancien Premier Ministre Lionel Zinsou.
Elu pour cinq ans, le mandat constitutionnel du Président Patrice Talon prendra fin le 5 avril 2021 à minuit, mais il tente un passage en force pour confisquer le pouvoir. L’élection présidentielle est fixée au 11 avril 2021 en violation flagrante de la Constitution du 11 décembre 1990 et des ordonnances de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), demandant fermement la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit avant toute élection. En 2019 et 2020, l’opposition avait été déjà empêchée par le pouvoir de participer aux élections législatives et municipales. Dans ce cadre, les populations civiles ont été massacrées dans plusieurs régions, d’autres emprisonnées et poussées à l’exil.
Par Décision EP 21-017 du 22 février 2021, la Cour constitutionnelle, présidée par Me Joseph Djogbénou, avocat personnel du Chef de l’Etat, a autorisé trois duos de candidats pour participer à la mascarade électorale du 11 avril 2021 : Patrice Talon-Mariam Chabi Talata, Alassane Soumanou – Paul Hounkpè et Corentin Kohoué – Iréné Agossa. Tous les observateurs avertis de la scène politique nationale savent très bien que les deux duos en face de Monsieur Patrice Talon sont sélectionnés et fabriqués par lui-même pour tromper la vigilance de l’opinion internationale.
Pour la première fois dans l’histoire, depuis la Conférence nationale souveraine de 1990, le Bénin tombera dans un vide juridique sans précédent, avec la prorogation frauduleuse du mandat présidentiel de plusieurs semaines. Le monde ne doit pas fermer les yeux sur ce braquage politique. Pendant qu’une grave atteinte est portée à la démocratie, à l’Etat de droit et aux droits humains dans ce pays, le monde ne doit pas regarder ailleurs, comme si de rien n’était. Il ne doit pas y avoir de coopération avec ce régime tyrannique, qui veut plonger le Bénin dans le chaos total. La communauté régionale et internationale ne doit pas tourner le dos à la population béninoise et à ses aspirations démocratiques. Si ce coup d’Etat constitutionnel et institutionnel venait à être consommé, il fera tâche d’huile dans une sous-région déjà menacée par des attaques terroristes et conflits divers.
Au regard de tout ce qui précède, le Collectif pour la Sauvegarde de la Démocratie au Bénin (CSDB) et l’organisation internationale Volontaires pour la Démocratie et les Droits Humains (VDDH) jugent impossible la tenue de l’élection présidentielle dans un tel contexte et réclament l’annulation pure et simple du processus électoral frauduleux en cours, car l’ensemble du processus électoral est complètement faussé.
Le Collectif pour la Sauvegarde de la Démocratie au Bénin (CSDB) et Volontaires pour la Démocratie et les Droits Humains (VDDH) vous prient de bien vouloir ne pas cautionner cette parodie électorale, qui ne résoudra aucun problème, bien au contraire, elle ne fera qu’exacerber les tensions et semer le chaos dans le pays. Cautionner un tel processus illégal et illégitime revient à soutenir officiellement un vrai dictateur et un prévisible chaos.
Le Collectif pour la Sauvegarde de la Démocratie au Bénin (CSDB) et Volontaires pour la Démocratie et les Droits Humains (VDDH) demandent aux partenaires internationaux du Bénin de ne pas être complices de ce coup d’Etat constitutionnel et d’éviter d’envoyer des observateurs électoraux. Ils doivent tenir compte de la réelle volonté du peuple béninois, qui souhaite retrouver sa démocratie et son Etat de droit.
Les principes et valeurs démocratiques sont universels. Ce qui est combattu, dénoncé et sanctionné ailleurs doit l’être aussi pour le Bénin.
CSDB
Doris BOSSOUDAHO
VDDH
Renaud BOSSOU
Journal L’Afrique en Marche du jeudi 01 avril 2021

Bénédicte DEGBEY

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