L'afrique en marche

 Première Assemblée générale ordinaire/CSDB : Diaspora béninoise, explosion en plein vol évitée ? 

 Première Assemblée générale ordinaire/CSDB :   Diaspora béninoise, explosion en plein vol évitée ? 

(La ‘’Rupture’’ de Talon n’a pas réussi son coup)

(Des grincements de dents contenus ?)

 A la veille de cette Assemblée générale, la diaspora a frôlé la catastrophe. Et pour cause, le ton était véhément, les critiques étaient acerbes, les responsables étaient sur la sellette, eux accusés de tous les péchés d’Israël et qui jurent n’avoir fait que ce que disent les textes. Voici la chronique de la division qui pouvait faire les affaires du régime Talon, un régime qui a espéré de tous ses vœux, une implosion de cette structure devenue sa ‘’bête noire’’.

L’Assemblée générale était attendue pour le samedi 5 juin 2021 quand la veille selon nos sources très concordantes, un courrier particulier a été transmis aux responsables. Il émane de la Coordination générale de la Résistance Béninoise dans la diaspora (CG/RDB) et a été transmis au Collectif pour la sauvegarde de la démocratie au Bénin (CSDB).

La Coordination générale de la Résistance Béninoise dans la diaspora a donc écrit à la veille de cette échéance fatidique et avance comme argument : « éviter l’aggravation de la crise qui perdure depuis plusieurs mois ».

Ce fut une chaude alerte. Face à ces contingences, les coups de fils retentirent dans tous les sens. L’implosion est dans les tuyaux. Les médiateurs ont pris les devants. Il faut arrondir les angles. Il faut éviter la discorde entre les légalistes qui pensent qu’on ne peut plus faire une Assemblée générale ordinaire dans les conditions de violation de textes par ceux qu’on appelle les ‘’responsables diocésains’’ qui jouent avec les dispositions statutaires.

On a fini par partager le plat d’huitres

Quand çà chamaillait à Paris, le régime Talon suivait tout de près. L’occasion était sacrée pour que cette structure en interface entre les Béninois d’ici et d’ailleurs disparaisse à jamais dans une jouissance mélancolique.

Les ‘’dominici’’ du pouvoir de la ‘’Rupture’’ avaient l’occasion de prendre leur revanche sur cette ‘’diaspora emmerdeuse’’ qui a organisé plusieurs manifestations d’éclat pour les vouer aux gémonies.

Finalement, les protagonistes de la diaspora ont pu arrondir les angles même si de nombreux points de divergence sont restés en sommeil. L’AG a eu lieu.

Au ban des accusés.

La Coordination générale de la Résistance Béninoise dans la diaspora (CG/RDB) dans son courrier au Collectif pour la sauvegarde de la démocratie au Bénin (CSDB) a fait quatre observations principales et d’autres subsidiaires.

D’abord, de la qualification de l’AG du CSDB/France. De l’avis des contestataires, le CSDB étant créé le 21 décembre 2019 la première AG qui se tient le 5 juin 2021 est une date particulière et non statutaire. Donc elle ne peut renouveler ses structures.

Ensuite, la qualification des membres pouvant participer à l’AG était aussi une préoccupation. Les auteurs dudit courrier fustigent les approches sémantiques pour écarter certains. Il parait qu’il y a des ‘’membres fondateurs’’ et des ‘’membres cooptés’’. Aux yeux des initiateurs du courrier, tout se passe tout comme si certains dans la diaspora ont été à l’école de la ‘’Rupture’’, experte dans l’exclusion, elle qui sait inventer à la veille de chaque élection au Bénin des clichés tels que : ‘’Certificat de conformité’’ ; ‘’Parrainage’’…

En outre, ils récusent l’ordre du jour de l’AG. Ce dernier est qualifié d’illégal et de fantaisiste.

Enfin, au sujet de la responsabilité de la CG, les initiateurs de cette correspondance jurent que ceux qui ont failli ne peuvent plus assurer le bon fonctionnement des sections et des pôles.

Entre les lignes, la Coordination générale de la Résistance béninoise dans la diaspora (CG/RDB) accuse ouvertement le bureau de l’Association de n’avoir pas fait son travail de mobilisation de nos compatriotes dans la lutte contre le despotisme du pouvoir de Cotonou.

De leur regard rétrospectif, ils déplorent qu’en un an, l’Association n’ait pas pu avoir de registre des membres. Mieux, l’Association a fait preuve d’impéritie en ce qui concerne les appels à cotisation sans oublier que son compte bancaire n’a été ouvert que plus d’un an après sa création.

La Coordination générale de la Résistance béninoise dans la diaspora (CG/RDB) déplore dans sa correspondance la fuite en avant dans une tentative de faire de l’Association, une secte. Surtout que tout porte à croire qu’on écarte bon nombre de compatriotes de France qui refusent de se résigner devant la catastrophe que constitue le despotisme incarné par le régime.

Litanie d’autres reproches.  

De cette correspondance, après avoir fini d’inventer des notions abjectes de ‘’membres fondateurs’’ et de ‘’membres cooptés’’, il est inadmissible qu’on tente d’écarter les membres qui ont participé à l’AG constitutive de l’Association.

De ce courrier, il ressort qu’il existerait un bureau parallèle qui comprend des membres démissionnaires de la Coordination générale (CG) avec des tentatives d’usurpation de prérogatives extraterritoriales.

Les rédacteurs reprochent aussi aux responsables leur tentative de mettre sous la tutelle de la CSDB, la Coordination générale, les sections de la résistance béninoise dans d’autres pays. Ce qui n’est pas normal selon eux, car la CSDB est une association de loi 1901 de droit français, donc ses statuts ne doivent être sous la coupole d’instances comme la CG ou les pôles.

Les auteurs de ce courrier reprochent aux responsables de contester la légitimité de la Coordination générale de faire des déclarations et à publier ou diffuser des communiqués de presse pour condamner les graves atteintes aux droits humains de la part du pouvoir Talon.

Pour finir, cette correspondance met l’accent sur le refus des responsables, de lancer une grande campagne contre la terreur politique qui déferle sur Bénin. Sans oublier leur refus de lancer une souscription au profit des victimes de la répression politique.

La réplique des accusés.

Des sources concordantes ébruitées, l’AG qui s’est déroulée le 5 juin 2021 à Paris a été une occasion rêvée pour la riposte. Les responsables sous l’égide de la présidente Doris Bossoudaho ont eu l’occasion de balayer d’un revers de main un à un, les reproches qu’on leur imputait dans le courrier qui leur a été transmis.

Mais au finish, l’AG a eu lieu le samedi 5 juin 2021. Et le vœu des Béninois est qu’elle consacre la réconciliation des clans qui se regardaient en chien de faïence et non qu’elle reporte à brève échéance, la guerre de tranchées.

Germain TEKLY, correspondant en France.   

Journal L’Afrique en Marche du jeudi 10 juin 2021. 

Bénédicte DEGBEY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.