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Planning/Grossesse : Contre les artificielles et traditionnelles ?

Planning/Grossesse : Contre les artificielles et traditionnelles ?

(Les méthodes naturelles à la page selon l’église).
Elles s’imposent presque dans le quotidien des couples de nos jours. Les méthodes contraceptives encore appelées planning restent aujourd’hui le seul moyen aux femmes et hommes de faire face à plusieurs situations qui tentent parfois de faire basculer la relation.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) définit les méthodes naturelles comme étant « Les méthodes destinées à planifier ou à éviter les grossesses par l’observation des signes et des symptômes naturels qui indiquent les phases de fertilité et d’infertilité du cycle menstruel.
Cette définition sous-entend que : « Pour éviter une grossesse, il est nécessaire de s’abstenir de rapports sexuels durant la phase de fertilité du cycle.». Autrement dit, la contraception désigne l’ensemble des moyens employés pour provoquer une infécondité temporaire chez la femme ou chez l’homme, c’est-à-dire les différentes méthodes qui ont pour but d’éviter une grossesse.
Aïcha, la vingtaine est une mère célibataire. Etudiante à l’université d’Abomey-Calavi, elle a profité de sa pose de l’après-midi de ce vendredi pour se rendre à l’Agence béninoise de la promotion de la famille (ABPF) pour selon ses dires adopter sa méthode de contraception. « Je suis tombée enceinte d’un homme qui n’était pas encore prêt à m’épouser. Cela a gâché plusieurs choses dans ma vie et m’a arriéré pendant quelques années. Je n’ai pas voulu avorter. J’ai dû garder et faire face à tout. Ce que cela m’a créé je sais et c’est pourquoi après cette expérience, j’ai voulu adopter une méthode contraceptive pour me mettre à l’abri de tout. », confie-t-elle.
Tout comme Aïcha, Denise a fait recours à la contraception depuis quelques années pour dit-elle limiter les grossesses non désirées et surtout respecter l’espacement des naissances. « J’ai eu deux enfants en trois ans et c’est des grossesses qui sont venues à l’imprévu. Après avoir adopté les méthodes contraceptives, je suis tranquille et sûr d’avoir ce que je veux quand je le souhaite. », a-t-elle ajouté.

Les méthodes contraceptives, l’apanage des jeunes?

Aujourd’hui, force est de constater que les méthodes contraceptives deviennent plus récurrentes chez les jeunes. Selon Dr Roch Aguidissou, environ 08 à 12 personnes par semaine sont enregistrées dans le lot de ceux qui viennent adopter une méthode contraceptive. 80% des concernés sont jeunes et cela s’explique bien. « Les jeunes de la tranche d’âge comprise entre 17 ans et 25 ans sont les plus nombreux à s’adonner aux méthodes. L’une des raisons est la précocité à aller au sexe de nos jours et la peur de piquer une grossesse non désirée. La seule solution pour eux est de faire recours aux contraceptifs Certains, par exemple celles qui ont une relation monogame, peuvent avoir recours à des contraceptifs uniquement comme méthode de planification des naissances, alors que d’autres qui ont plusieurs partenaires sexuels peuvent chercher à éviter les IST ».

Méthodes contraceptives, conséquences, il faut y penser ?

Bien que très répandue, les méthodes contraceptives sont de différentes sortes. On peut citer entre autres: le préservatif (masculin et féminin), la pilule, les injectables, les implants et du dispositif intra utérin.
Elles ne sont pas sans risques pour la santé selon Dr Roch Aguidissou, médecin en service à l’ABMS. Elles peuvent entrainer, entre autres, la formation de caillots sanguins, des accidents vasculaires cérébraux et de l’hypertension artérielle. Il y a aussi des contre-indications à prendre la pilule. Ceux qui s’y adonnent en sont conscients, mais la plupart interrogé disent n’avoir pas le choix. « C’est vrai qu’on dit souvent que cela a des conséquences sur la santé et nous le constatons même au fil des jours, mais quand nous pesons les avantages et les inconvénients, le choix est simple. », affirme Denise.

Regard de l’Eglise par rapport aux méthodes contraceptives

Les différentes Églises chrétiennes se sont positionnées contre la contraception pendant presque 2000 ans. Au XXème siècle, les attitudes ont progressivement évolué dans certaines branches du Christianisme. Par exemple, l’éthique protestante accorde une grande importance à la conscience individuelle : un couple est responsable de sa fécondité et peut donc employer des contraceptifs.
L’Église catholique quant à elle considère toute forme de contraception artificielle dans le mariage comme immorale, mais elle permet l’espacement des naissances par des méthodes « naturelles ». Par contre, elle n’interdit pas l’utilisation de la pilule pour raisons médicales. L’église catholique distingue la contraception de la régulation des naissances. En ce qui concerne l’espacement ou la régulation des naissances, Paul VI, dans l’Encyclique
‘’Humanae vitae’’, « condamne comme toujours illicite l’usage des moyens directement contraires à la fécondation ».
L’enseignement de l’Église est donc contre tout usage des contraceptifs. Selon le frère juste Christian Kassouin, Serviteur de Dieu et Écrivain, « l’Église n’est pas contre l’espacement ou la régulation des naissances. Elle appelle plutôt à une paternité responsable et demande à ne pas intervenir dans des processus naturels de génération. ».
Pour l’Église, ajoute-t-il, « la régulation des naissances doit se faire en suivant le cycle naturel de la femme qui comporte des périodes fécondes et des périodes infécondes. ».
Par Emeric C. OKOUPELI
Journal L’Afrique en Marche du mardi 18 mai 2021

Bénédicte DEGBEY

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