Paris sportifs : bon retour sur investissements ?

A défaut d’obtenir de financement de la part d’institutions financières, certains jeunes africains jurent avoir des gains à partir de parisportifs pour financer leurs activités génératrices de revenus et autres. On comprend dès lors pourquoi la reprise des championnats européens de football il y a quelques semaines a donné un regain d’intérêt aux parisportifs.
«J’ai misé pour quatre matchs et j’ai remporté 930 € de gain avec les 100 €… », dit Roméo, la trentaine révolue rencontré à Abidjan. « Je voulais démarrer une activité de Sandwichs non loin d’un établissement secondaire. Persuadé de ne jamais avoir un prêt dans une institution financière de la place, j’ai tenté ma chance sur les conseils d’un ami qui s’y connait en matière de mises relatives aux championnats européens. Aujourd’hui, je suis persuadé de démarrer mon business à la rentrée dans quelques jours.», dit-il encore.
Roméo en averti de parisportifs avance même des statistiques. Selon lui, depuis la reprise des championnats européens au mois d’août dernier, 70% de parieurs sont déjà actifs.
Comme Roméo, Cyrille croisé au Bénin est un autre cas d’école en matière de parisportifs. « Je suis un parieur attitré de la Premier League (Championnat anglais) depuis six ans. Depuis août dernier, on est excité après deux mois de traversée de désert à cause de la fin de la saison dernière. Sans les paris, moi je ne serai rien. C’est grâce aux paris que j’ai une supérette ici à Cotonou et une autre à Bohicon chez ma mère.».
Et d’ajouter encore: « Les mises sportives sur Internet ont donc de l’audience. Et les comptes sont bons même-si certains parieurs font grise mine après y avoir englouti de fortes sommes sans rien. Cependant, on n’a pas le choix. C’est un passage obligé pour financer nos projets.».
Raoul, étudiant en master à Kinshasa (RDC) s’inscrit dans la même perspective. « On est à la veille de la rentrée académique. Les paris nous permettent de financer nos études universitaires. C’est grâce à un gain important après une mise que j’ai financé ma licence. Je vais m’inscrire en master à cette rentrée académique. Il en sera ainsi jusqu’à ma thèse…».
A L’HEURE DE L’ IA
Pour maximiser les chances, l’intelligence artificielle est mise à contribution pour révolutionner les paris. C’est le cas de « Datawin ».
« A l’heure où les jeunes misent dans l’espoir de financer leurs projets, ‘’Datawin’’ est très sollicité pour maximiser les chances.», décrypte Anselme Mutundula, un Web-concepteur en RDC.
Il clarifie encore : « ‘’Datawin’’ est un nouveau logiciel de prédictions sportives. Les parieurs obtiennent jusqu’à 87 % de réussite. Les Bookmakers sont aux anges. Ce qui n’est pas du goût des plateformes de paris en ligne qui parlent de braquage..».
Pour lui, avec 1€ seulement, les parieurs obtiennent tous les avantages de cette plateforme. Il cite les prédictions de l’algorithme, les bonus offerts offerts et les variations de cotes en live.
Pour l’Ivoirien Yao Sangaré, un autre Web-concepteur, on comprend pourquoi les parieurs jettent leur dévolu sur cette innovation technologique et que dans le même temps, ses inventeurs rejettent les unes après les autres, les offres de rachat de plusieurs millions d’euros.
Yao Sangaré jure que: « Ce logiciel développé par deux Français donne des résultats remarquables Les parieurs en sont ravis, mais les plateformes rechignent, car elles n’en peuvent plus…». Il affirme en outre que : « La grande majorité des parieurs sportifs est très enthousiaste parce que ’Datawin’’ a fait ses preuves. Sur 1500 matchs de football, son taux de prédiction était de 78 %. Aujourd’hui, l’algorithme est tellement sophistiqué qu’il obtient jusqu’à 87% de réussite…», explique-t-il encore.
« Il a fallu un an et demi de recherche pour trouver un algorithme plus précis et plus fiable que les meilleurs parieurs professionnels apprécient…», explique-t-il pour finir.
LUEURS D’ESPOIR, MAIS…
« Ça joue beaucoup en ligne dans les capitales africaines. Il paraîtrait qu’il y a une technologie qui fait gagner les parieurs en suivant simplement les conseils de l’algorithme. Il paraîtrait qu’ils réalisent des profits sur des matchs étudiés au préalable par une masse de calculs et d’analyses…», ironise Gaston Sitou, un macroéconomiste.
Il poursuit que: « Il paraîtrait que l’efficacité de cette technologie permet aux parieurs d’avoir des sommes intéressantes. C’est un phénomène que des spécialistes doivent rapidement étudier pour dégager les grandes tendances. On doit être très prudent en dépit des assurances des initiés qui assurent qu’ils ont un bon retour sur investissement. Il faut des études pour savoir si effectivement des parieurs sportifs ont un complément de revenus stables à court, moyen et long terme….», analyse encore l’expert.
« Même si les statistiques étaient fiables, il va falloir cependant que les institutions financières travaillent pour accompagner davantage le financement des jeunes et des femmes. On ne peut miser sur les jeux pour mettre le cap sur l’avenir.», dixit le spécialiste pour conclure.
Olga HOUEVI avec le concours de Frédéric TOURE à Abidjan et Calixe NARAKOLO à Kinshasa.
Site www.lafriqueenmarche.info du 4 septembre 2023 No 487