Pandémie /Relance des économies : Uemoa, des milliards pour affronter la Covid-19

L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) fait face à l’urgence sanitaire et économique créée par la pandémie du coronavirus. Depuis la crise sanitaire, cet espace régional délie les cordons de la bourse et débloque des sommes colossales pour faire face à la pandémie. Objectif, sortir la zone de la récession.
Les gouvernements s’activent pour arrêter la saignée ou du moins, atténuer les effets négatifs de cette crise. Pour cela, les pays de l’Union développent diverses formes de stratégies. Ainsi, des réponses de toute nature se multiplient de part et d’autres. En Côte d’Ivoire par exemple, le secteur privé est à l’honneur. Au titre des mesures de soutien aux entreprises, il y a la mise en place de plusieurs fonds de soutien au secteur privé et aux principales filières de l’économie nationale.
Au Sénégal, la stratégie a consisté à construire dans un temps record, un hôpital mobile de campagne (HMC) d’une capacité de 20 lits. Il y a aussi la création d’un fonds de riposte et de solidarité, dénommé ‘’Force-Covid-19’’.
Dans les autres pays de l’Union, comme le Bénin, la Guinée et le Niger, cette dynamique de mesures offensives a été aussi enclenchée. Au Burkina Faso, l’Etat a débloqué plus de 394 milliards de FCFA tandis que le Mali a élaboré un plan de riposte pour un montant de 500 milliards de FCFA. Au Togo, le fonds national de solidarité et de relance économique est évalué à 400 milliards de FCFA.
Les institutions internationales dans la danse.
Dans le cadre de leurs engagements en matière de soutien aux pays pauvres, les institutions internationales se sont mobilisées aussi pour apporter des réponses à cette urgence sanitaire et économique. Ainsi, l’Agence française de développement (AFD), a débloqué un montant global de 515 millions d’euros de subventions et de prêts, afin de renforcer leurs systèmes de santé. Ensuite, il a appuié les actions de recherche médicale, soutient le renforcement des capacités de dépistage et de prise en charge de malades et déploie des systèmes de surveillance épidémiologique et de gestion des alertes. Dans la foulée, il s’associe à d’autres institutions pour développer des programmes de soutien des huit pays de l’Uemoa à travers divers programmes.
Pour sa part, le Groupe de la Banque mondiale a développé une série d’opérations de soutien d’urgence pour aider les pays à affronter les conséquences immédiates de la Covid-19. « Le Groupe de la Banque mondiale s’est mobilisé rapidement et résolument pour organiser des opérations de riposte d’urgence dans 100 pays, assorties de mécanismes permettant aux autres donateurs d’étendre sans délai les programmes.
Pour renouer avec la croissance, nous devons apporter des réponses rapides et modulables…», souligne David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale. 39 des 100 pays ciblés par ces programmes sont situés en Afrique subsaharienne et pratiquement un tiers des projets sont déployés en faveur de pays en situation de fragilité et de conflit, comme le Niger.
Le Fonds monétaire international (FMI), quant à lui, a réagi à la crise du coronavirus avec un concours financier d’envergure. Il s’agit d’aider les pays à préserver la vie et les moyens de subsistance des populations, en particulier les plus vulnérables. Il est à souligné que le FMI se trouve au cœur du dispositif mondial de sécurité financière. A ce titre, il a débloqué un prêt de 1 000 milliards de dollars au service de ses pays membres.
Renforcer les mesures actuelles.
Au vu de la non disponibilité des ressources adéquates, les pays de l’Union doivent a priori préserver les vies. Pour ce faire, il faudrait financer les systèmes de santé et s’abstenir de restrictions à l’exportation de fournitures médicales pour permettre à tous d’y avoir accès.
Egalement, il convient pour les pays membres d’offrir des bouées de sauvetage aux ménages et aux entreprises en cette période de paralysie économique. Comme le prescrit le FMI, il s’agira de préserver les moyens de subsistance.
Faudrait-il en sus, préparer l’estompe de la crise. Seules les mesures post-Covid permettront aux pays de l’Uemoa de faire face aux inégalités croissantes, au chômage, aux faillites des entreprises et à endettement élevé engendré par la riposte.
Voilà comment ce contexte de crise pandémique tend à faire renaitre de ses cendres, l’Etat providence
Par Félicienne HOUESSOU ( L’Economiste)