Le nouveau gouvernement a été annoncé cette fois-ci avec 72 h de retard comparativement à 2016. Pourquoi, une fois la cérémonie d’investiture terminée à Porto-Novo, Patrice Talon n’a pas fait comme il y a cinq ans ?
A l’annonce du nouveau gouvernement, il ne fait pas de doute que Patrice Talon a connu des difficultés mieux beaucoup d’épreuves.
Il y a d’abord le refus et de la réticence de plusieurs têtes fortes de la légion étrangère.
En dépit de leurs bons profils pour occuper des postes très sensibles surtout au niveau de certains ministères de souveraineté, ils ont posé trop de conditions. A la limite, certains ont fait du chantage pour rentrer dans le gouvernement. Patrice Talon n’a donc pas les coudées franches pour agir.
Hormis, cette difficulté majeure de Patrice Talon avec la légion étrangère, d’autres ont surgi à l’interne. Certains pressentis pour remplacer d’actuels titulaires n’étaient que de rang moindre. Patrice Talon a donc rangé cette liste de promus de peu de valeur.
Un remaniement comme une course de haies.
L’autre détail, Les deux partis politiques de la mouvance présidentielle (BR et UP) de même que ceux de la majorité plurielle au pouvoir (PRD, Moele-Bénin et UDBN) avaient des difficultés internes par rapport à leurs propositions. A tous les niveaux, il y avait des guerres de clochers, d’exhumation et d’exposition de cordon ombilical mal enterré. Dans le même registre, on a sorti les piètres résultats des uns et des autres lors des législatives, des communales et même de la présidentielle du 11 avril dernier. Objectif, démontrer à Patrice Talon que tel ou tel n’est pas qualifié pour être ministre.
Le critère de l’équilibre régional a été aussi une épine dans les souliers de Patrice Talon. Certains départements ont fait l’objet d’attaques en règle avec des procès d’intention qui ont fusé contre certains qualifiés : « d’enfants gâtés de Talon I ». Le patron de la ‘’Rupture’’ devrait en tenir compte.
Voilà autant de difficultés rencontrées par Patrice Talon, difficultés qui ne lui ont pas permis d’avoir une grande marge de manœuvre pour un remaniement en profondeur.
Par Alexis RODRIGUEZ
Journal L’Afrique en Marche du mercredi 26 mai 2021