Mouvance présidentielle/Attaques entre lieutenants : Talon et ses partis, le début de la bombe à fragmentation ?

(L’après 2026 déjà dans les calculs de la mouvance présidentielle ?)
Après la lune de miel, le temps du fuel dans le rang de la ‘’Rupture’’ est là. Jamais, on ne pouvait s’imaginer de sitôt, ces passes d’armes au sein du régiment du compétiteur-né. Quelques jours après la réélection de Patrice Talon, on observe des bruits de bottes dans la maison Talon-Talata. Tout comme si la dynamique ne doit plus continuer ?
A vos marques prêt partez !
Ça y est, les premiers tirs croisés ‘’du panier à crabes’’ de Talon ont commencé par faire du bruit. Avant l’élection présidentielle du 11 avril dernier, tout semble si parfait et huilé, mais hélas ! Une fois que le chantre a eu son second et dernier mandat en poche, les vieux démons sortent leurs griffes et les premières escarmouches ont été lancées.
Tout est parti du député Orden Alladatin, élu de la 16ème circonscription électorale du parti Union progressiste (UP) qui a ouvert le bal. C’était le dimanche 2 mai 2021 sur une chaîne de télévision privée de la place. Lors de son passage, ses propos sonnent comme un cri de guerre et d’avertissement envoyé à autres partis et soutiens du président Talon.
L’invité de l’émission ‘’l’entretien’’ diffusée sur la chaine E-Télé, Orden Alladatin n’a pas eu froid aux yeux pour recommander aux partis politiques satellites, qui n’ont pas une assise nationale, et qui ne sont pas sûrs de réunir les 10 % aux élections législatives prochaines, de rejoindre d’autres partis forts ( à mots couverts comme le Bloc républicain et l’Union progressiste, son parti) pour les législatives de 2023. « Un parti qui n’est pas sûr d’avoir les 10%, qu’il ne s’entête pas. Qu’il fédère son potentiel avec d’autres pour espérer être en règle avec cette disposition du Code électoral.», a fait savoir Orden Alladatin.
Pour qui connait la rivalité cachée entre les mouvanciers, on comprend aisément que les masques vont commencer par tomber. Puisque le chef de fil a annoncé son désir de respecter la Constitution nuitamment révisée.
Cette logique étriquée de Alladatin est dirigée contre le parti de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Parti du renouveau démocratique (PRD) de Me Adrien Houngbédji, de l’UDBN de Claudine Prudencio et du Moele-Bénin de l’actuel directeur général des infrastructures, Jacques Ayadji. L’ancien syndicaliste du ministère des Travaux, n’a d’ailleurs point tardé à répondre.
A l’heure de la guerre de tranchées.
Pour lui, c’est du chantage, et ce chantage ne marchera pas avec son parti, car le parti n’a pas eu besoin de chantage avant de donner la main à l’UP. Mieux, Jacques Ayadji demande au président Talon de recadrer Orden Alladatin, car c’est une manière de semer la zizanie. « Il faut que le chef de l’Etat rappelle Monsieur Orden Alladatin à l’ordre. C’est une manière de semer la zizanie dans la mouvance. C’est trop de dire des choses comme ça », a décrié Jacques Ayadji.
Le syndicaliste reconverti à la ”Rupture » a fait savoir à son compère de la mouvance que les législatives de 2019 ne sont pas une référence en la matière et d’attendre celles de 2023 pour mieux aiguiser sa langue.
La guerre des clans est ainsi lancée ? Après l’ancien syndicaliste, qui aura le courage parmi les autres indexés pour répondre à l’ancien activiste de la société civile, désormais député, Ordern Alladatin ?
Pour rappel, le nouveau code électoral fait obligation aux partis politiques de réunir 10% des suffrages exprimés sur le plan national lors des législatives avant de prétendre à un siège de député au Parlement.
Pendant ce temps, Talon…
Le chef de l’Etat, qui n’a plus une obligation électorale si ce n’est que par honneur, laisse faire. Il y a déjà quelques jours, l’un de ses ministres du Bloc républicain a rompu les amarres avec son parti. Il s’agit de Jean-Michel Abimbola. Patrice Talon sera-t-il certainement un spectateur joyeux pour voir ses soutiens se déchirer ?
Par Nourou TIDJANI
Journal L’Afrique en Marche du jeudi 06 mai 2021