Marseille : pape François-Macron, Niger au menu des échanges

En visite à Marseille les 22 et 23 septembre 2023 dans le cadre des Rencontres méditerranéennes, le souverain pontife a échangé avec le président français sur plusieurs dossiers dont celui du Niger. Après la messe au stade » Vélodrome » de Marseille ce samedi 23 septembre 2023 le saint père a échangé avec le président français sur ledit dossier.
Le pape François est pour la voie diplomatique pour le rétablissement des institutions démocratiques au Niger. Aux antipodes de la position papale, Emmanuel Macron est un ferme tenant d’une intervention militaire au Niger.
PAPE: CONVAINCRE MACRON
Le pape a martelé et rappelé la position des évêques de l’Afrique de l’Ouest. A son tour, il a dit son opposition à la guerre du fait de ses conséquences multidimensionnelles.
Le pape a-t-il réussi à convaincre Emmanuel Macron de changer son fusil d’épaule, lui le fer de lance en chef des interventionnistes? On le saura dans les tout prochains jours.
Pour rappel, en août dernier dans un message signé par Mgr Alexis Touably Youlo, président de la Conférence épiscopale réunie de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), les évêques d’Afrique de l’Ouest ont exprimé leur soutien à leurs confrères du Niger. Ils assurent ne pas être : «Indifférents aux souffrances.» que traverse le Niger depuis le coup d’état du 26 juillet 2023. Après avoir largement expliqué leur position, les prélats ont dit un «Non catégorique » à une intervention armée au Niger.
« Nous affirmons et insistons auprès de la CEDEAO et de l’Union africaine, pour dire que toute intervention militaire au Niger en ce moment, compliquerait plus la situation des populations de ce pays et de la sous-région qu’elle ne leur apporterait des solutions. Le terrorisme a déjà son bilan macabre de veuves, d’orphelins de déplacés, d’affamés, de mutilés etc… Les populations n’attendent que les Institutions régionales et africaines viennent alourdir ce bilan.», écrivaient en son temps les évêques de l’Afrique de l’ouest.
En outre, le président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger (CEBN) Mgr Laurent Dabiré, dit suivre :«Avec inquiétude et grande préoccupation… le cours des événements..».
Pour l’épiscopat de ces deux pays sahéliens, il est inquiétant de voir apparaître :«Le spectre de la guerre.» dans les solutions de sortie de crise envisagées. Cela, écrit-il, fait :« Penser à une possible « seconde Libye », alors même que les conséquences funestes et désastreuses de la déstabilisation de ce pays continuent à faire souffrir terriblement les populations du Sahel.».
La CEBN et la CERAO
disent ne pas croire à la « solution de la force » et prônent:clairement leur opposition : « A une intervention armée…», mais optent: « Pour le dialogue à travers l’option diplomatique.».
Sandrine LISETTE correspondante particulière depuis Marseille
Site www.lafriqueenmarche.info du 24 septembre 2023 No 503