L'afrique en marche

Mali-Burkina et le « maillot » de la France. La Chronique de Murielle MENSAH (Canada)

Mali-Burkina et le « maillot » de la France.   La Chronique de Murielle MENSAH (Canada)

Macron a donné le 27 février dernier sa nouvelle vision du partenariat France/Afrique. Que pensent Assimi Goïta du Mali et Ibrahim Traoré du Burkina de cette nouvelle configuration version Macron?

Goïta et Traoré n’ont que cure du concept « carbone » de Emmanuel Macron toujours sur sa bonne trajectoire absolutiste de la FrançAfrique.

En effet, le jour où le président français délivrait son discours le 27 février dernier, Assimi Goïta a publié les bonnes feuilles de la future Constitution de son pays. Bientôt au Mali, il y aura une différence entre les langues officielles et la langue de travail. Dans la 1ère catégorie, on retrouvera les langues nationales comme le bambara. Dans l’autre, on aura le français. En faisant cette démarcation sémantique, Goïta continue de renvoyer la FrançAfrique dans les lointaines périphéries de ses dynamiques anciennes. Pour Assimi Goïta, le riche patrimoine dogon ne doit continuer d’avoir les mêmes réceptacles que le français.

On en était là quand le 1er mars 2023 Ibrahim Traoré du Burkina a décidé de dénoncer les accords de défense qui remontent à 1961. Conséquence, tous les militaires français en poste sous le couvert de coopérants militaires sont priés de quitter le territoire dans un délai d’un mois. Ici aussi, le capitaine Traoré a surfé sur des modalités politiques dominantes contre le poids des sociabilités de l’ancienne époque.

ON CONSIDÈRE QUE..

Au Burkina comme au Mali, dans la marche inexorable de la souveraineté retrouvée, il faut saluer leur permanente configuration contre l’itinéraire absolutiste de la FrançAfrique. Contre le projet de routine de Emmanuel Macron, le Mali et le Burkina refusent désormais et résolument d’y adhérer en dépit du besoin d’analyses stimulantes du président français.

Avec le Burkina et le Mali, on a une double réduction de la problématique du partenariat France/Afrique. Ce dernier continue d’activer les réflexes et les pulsions de la politique française. Il faut le reconnaître et le déplorer, le partenariat France/Afrique est resté ouvert depuis les indépendances en Afrique avec des salissures historiques ( par exemple les tergiversations pour restituer les oeuvres d’art pillées en Afrique), financières ( le cas du F CFA ).

Tout ceci a atomisé les espoirs africains. En dépit de la vision de Macron avec son ingénieuse contrefaçon, le peuple malien et celui Burkinabè vont davantage vaquer à leurs préoccupations quotidiennes. Il ne peut en être autrement malgré le tourbillon des forts. Et ce n’est certainement pas fini.

Avec le fier peuple malien et celui du Burkina, il faut toujours s’attendre à d’autres continuités en échos.

Site www.lafriqueenmarche.info du 2 mars 2023 No 367

Bénédicte DEGBEY

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