L'afrique en marche

Les nouveaux « capitaines » qui rôdent  L’Editorial de Titus 

Les nouveaux « capitaines » qui rôdent
L’Editorial de Titus
Pour une fois, le syndicat des chefs d’Etat africains n’était pas en villégiature. Il y a longtemps que l’Union africaine a été concentrée sur un sujet majeur : le terrorisme. Pourquoi ce brusque regain d’intérêt pour un sujet qui leur paraissait avant anodin et veule? Analyse dans l’exercice de l’Editorial du jour.
Le sommet de l’Union africaine, du 25 au 28 mai 2022 à la cité « Sipopo » à Malabo, la capitale équato-guinéenne peut être de la catégorie des actes majeurs de cette organisation ces dernières années.
A Malabo, le terrorisme qui écume l’Afrique a été pour l’essentiel au centre des échanges de l’UA. Pourquoi cette dynamique unitaire est-elle subitement devenue une priorité ?
Nouvelle source…
En effet, le terrorisme qui n’est pas une feuille morte sur un terrain de granite fait preuve d’une mutation structurelle dans une grande partie du continent.
Résiduel au début des années 1990 en Somalie, le terrorisme a désormais son épicentre au Sahel. Même loin dans la Corne de l’Afrique, le Mozambique enregistre des actes attentatoires des terroristes à la tête de leurs régiments de la mort. Le Nigéria, la première puissance économique et démographique du continent n’est pas épargné par les coups de boutoir. Le Togo et le Bénin sont peu à peu dans la sphère du terrorisme.
Au Sahel très bariolé de rouge, et où les escadrons de la mort sont sous la même tente que les populations, la situation est critique. On le sait déjà jusqu’à la publication de ce document de référence dont la trame intellectuelle a sonné comme un dernier rappel. Les chefs d’Etat africains chloroformés comme les apôtres du Seigneur sur le Mont des Oliviers ont compris qu’ils doivent changer de posture.
Cette dernière a surtout découle du travail du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (Caert) intitulé :  » Les combattants terroristes étrangers dans la région du Sahel : recommandations pour endiguer une menace durable ». Ce travail a été mis sur la table de l’UA, la veille du sommet.
D’après ce travail, 5000 terroristes étrangers ont migré vers le Sahel suite à l’effondrement du groupe terroriste « Etat Islamique en Irak et au Levant » (EIIL). Ce qui a provoqué un afflux massif de terroristes étrangers aguerris vers le Sahel.
….de préoccupations
Tout ce beau monde (5000 djihadistes) a rejoint les groupes terroristes actifs au Sahel. Dans ce dernier, ils alimentent une recrudescence de violences dans la région.
Cette menace durable qui va crescendo a des impacts à long terme et quasi permanents, d’un point de vue sécuritaire et socio-économique.
Sur le plan de l’insécurité, les terroristes ont acquis un attirail exceptionnel. Ce qui a augmenté la capacité opérationnelle des groupes terroristes locaux avec des cellules dormantes.
Sur le plan des activités économiques, le terrorisme sape la confiance des investisseurs, et impacte négativement le bien-être psycho-social des populations.
Face à cette situation apocalyptique, l’Union africaine est sortie de sa léthargie. Même si les stratégies définies sont gardées dans un secret absolu ( ce qui est normal), on espère qu’une morphologie des batailles et des stratégies tactiques qui intègrent la fin des progrès discontinus des peuples africains seront au rendez-vous.
Site www.lafriqueenmarche.info du 30 mai 2022 No 190
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain il fera beau sur la grande route.».

Bénédicte DEGBEY

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