L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Tchané-Abimbola dans la ‘’cohabitation des marâtres’’.    

Le ministre Abimbola est bel et bien dans le gouvernement. Il a été reconduit à son poste de la Culture lors du remaniement du 25 mai dernier. Bio Tchané est aussi là. Il est là avec une montée en puissance désormais ministre d’Etat, même si le filleul et prince auprès de l’impérium, Romuald Wadagni le marque à la culotte. Comment Bio Tchané et Jean-Michel Abimbola qui est accusé par ses autres collègues du Bloc républicain d’avoir sectionné et vendu au plus offrant, le conseil communal d’Adja-Ouèrè à l’Union progressiste gèrent-ils cette ‘’cohabitation des marâtres’’ ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.

Chaque semaine au moins, en conseil des ministres, Bio Tchané et Jean-Michel Abimbola doivent se croiser. Comment se passe cette rencontre hebdomadaire entre les deux personnalités ? Entre ambiance glaciale à la céramique, atmosphère de chiens de faïence… loin de la fiction, tout est possible. Rien n’est plus à exclure.   

Qui profite de cette actualité entre les deux personnalités?

Paradoxalement, ni Bio Tchané, ni Jean-Michel Abimbola n’y gagne rien. Les dividendes de cette guerre entre ces deux « irréductibles  » de la ‘’Rupture’’ sont ailleurs, car cela n’avantage que Patrice Talon, le maitre des horloges.  

D’abord, l’autorité de la ‘’Rupture’’ jusque-là très concentrée sur ses réformes ne peut être ébranlée par cette actualité. Elle ne peut même pas être ébranlée par la pertinence ou non de ce roman actuellement en écriture par ces deux membres du gouvernement.

Et surtout que leur guerre, qu’elle soit ouverte ou en catimini n’est pas aux antipodes des interdits de la ‘moraline des pharisiens’’. Cette guerre en douce est bien conforme aux intérêts de la ‘’Rupture’’.  

Ensuite, il faut bien connaitre le mode opératoire de la ‘’Rupture’’ où Patrice Talon règne seul en maitre au sommet de la pyramide. Il sait que quiconque que ces deux personnalités sont dans une vision de ‘’court-termiste’’ et de césures. Cependant, comme cela ne l’enrhume en rien, il n’est nullement gêné que ces deux soient dans le gouvernement dans une politique de la tourbe.

Cependant, cette approche est-elle sans risques ?  

 En dépit des conflictualités latentes, le chantre de la ‘’Rupture’’ tente à faire valoir le bénéfice mutuel à faire cohabiter des protagonistes malgré les apparences. Cette approche a naturellement des limites. Accepter cet ordre du monde conflictuel récité sur un mode binaire dans un gouvernement, c’est compromettre l’oxymore : « Coordination de l’action gouvernementale ».

En effet, la douce mais réelle tension entre ces deux ministres ne peut être un principe de pleine émulation dans un gouvernement. Au contraire, loin d’être une perspective, elle ne peut être qu’une notion d’attente d’horizons.

Que fera Bio Tchané chargé de coordonner l’action gouvernementale quand il doit accompagner par sa trame intellectuelle, des projets sectoriels du ministère de la Culture ? Ira-t-il avec enthousiasme ou avec mollesse ?    

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Cette option de Patrice Talon de maintenir les deux rivaux dans le même gouvernement n’est pas une option tenable. En guise de régulation et de glorification de rituel des tensions entre membres de l’exécutif, Patrice Talon s’est trompé dans l’approche.   

Bénédicte DEGBEY

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