L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Talon-Houngbédji, le marché des marchés 

(Avec mes voix de radio) 

Après le remaniement peut-on dire que Patrice Talon a-t-il assez retourné l’ascenseur à Adrien Houngbédji dont la main droite est en permanence là en signe de déférence et d’allégeance au chantre du ‘’Bénin révélé’’ ?  Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.

Mais avant, je profite du centenaire de la radio pour saluer les meilleurs en radio ici au Bénin. « Heureux de vous savoir nombreux à l’écoute… », dit-on sur les ondes.  Même si je suis un amoureux du papier, en tant que très grand consommateur de radio, je veux reconnaitre  la dextérité de certains de mes confrères de l’audio qui excellent dans leur travail. Mais en attendant, revenons au leader de la ‘’Rupture’’ et à celui du PRD.

Adrien Houngbédji et son PRD contrôlaient sept mairies avant les communales de 2020. Mieux, cette formation politique avait une dizaine de députés avant les législatives de 2019.  Maintenant, Adrien Houngbédji et le PRD n’ont plus rien à mettre sous la dent.

 Pour compenser tout cela, Patrice Talon n’a offert qu’un seul ministère au PRD, et cette écurie s’est empressée de prendre. Et depuis lors, çà jase, çà parle, çà devise …Et nous voici aux abords loquaces des commentaires de toutes sortes, mais loin d’une téléréalité. Le mal est fait, car Raphael Akotègnon (l’autre cariatide du PRD qui n’a jamais fait défection), est devenu le seul prince PRD auprès de l’impérium Talon. Il ne peut en être autrement, et ce pour plusieurs raisons.

D’abord, il se fait que Adrien Houngbédji n’a plus les moyens d’entretenir d’opter pour l’esquive. Patrice Talon est là. Qu’on l’aime ou pas, il faut lui reconnaitre ses qualités de météorologue politique.

Depuis cinq ans, le leader du PRD est avec le chantre de la ‘’Rupture’’, dans une cordiale entente, dans une relation teintée de génuflexions. L’ancien président du Parlement a déjà fait le combat de sa vie en refusant d’adhérer  au ‘’Bloc républicain’’.  Sa position actuelle sur le damier politique en tant que parti en appendice à la majorité présidentielle n’est donc qu’un moindre mal.

Ensuite, Adrien Houngbédji est déjà allé très loin pour changer à la hussarde de trajectoire.  Il a déjà donné son vernis logistique et a offert sa trame intellectuelle à Patrice Talon pour voter une kyrielle de « lois liberticides qui se nourrissent de sang », pour reprendre cette expression de Joël Aïvo et sans lui payer le droit d’auteur.

Grâce à Adrien Houngbédji, Patrice Talon a commencé le processus de rectification de nos errements. Rire.  Plus rien ne peut plus changer de la part de Houngbédji en dépit des tourments politiques actuels du pays avec la gouvernance politique exécrable de Patrice Talon. On peut citer la brutale répression des réfractaires contre le bonus illégal des 45 jours et l’embastillement de plus de 400 opposants.

Alors les relations idylliques entre les deux personnalités vont donc perdurer ? 

A l’étape actuelle des événements, et au-delà des relations chaleureuses entre ces deux personnalités du Bénin, on risque d’avoir au-delà, une politique de tourbe. Il suffit de bien observer les faits et gestes de Houngbédji, contraint de rester dans les semailles démagogiques pour échapper aux représailles du camp Talon.  Quand le PRD sans vergogne organise une fête à l’occasion de l’investiture au lieu de faire le deuil au nom de la République, la messe est dite. Le leader du PRD n’a donc pas le choix après ‘’ses anciennes tentatives d’enchères mal négociées’’.

Au regard de ce qui se passe entre les deux personnalités, on est ni mi embarrassé, ni mi amusé. On ne peut plus espérer une inflexion morale de Houngbédji pour donner un sens à l’humanité  du Bénin. Son ingénieuse contrefaçon de sa bonté à l’endroit de Patrice Talon  est déjà un handicap.

Et mes choix de radio ?

A l’occasion du centenaire la radio, je veux célébrer les orfèvres.

A toi Virgile Ahouansè, tu es le meilleur de la place actuellement. Tu viens encore de le démontrer avec des investigations à Bantè après la répression policière lors de la dernière présidentielle.  Je t’encourage à continuer avec tes marqueurs professionnels. Par ta personne, je salue toute cette équipe de rêve de Soleil FM qui a été finalement disloquée par le régime de la ‘’Rupture’’ dans le seul but machiavélique d’anéantir Sébastien Ajavon.

A toi Déo Gracias Kindoho mis sous l’éteignoir depuis des décades à l’ORTB pour tes convictions. Malgré ces contigences, tu ne dois pas renoncer à tes certitudes professionnelles.

A toi, Jérôme Kassa,  j’attends ton retour à la radio. La télé qui t’occupe depuis quelques semaines n’est qu’un buisson passager.

A toi cher doyen Félix Souhoundé Pépéripé, l’icône en matière de sports, j’ai du mal à te rejoindre les samedis malgré tes émissions d’anthologie. Je préfère te rattraper à d’autres occasions sur RFI, car j’ai rompu les liens avec la 104.3 pour des raisons personnelles.

A vous cher ainé Jérôme Carlos, vous le sémillant chroniqueur dont les fulgurances continuent de nous épater.  Que le Seigneur vous donne la force pour continuer l’œuvre.

A vous chers animateurs en fon de la radio ‘’Planète’’, je veux nommer Dah Aïkpo, Jacques Agbozo et autres, je vous prie de garder votre identité professionnelle, car vous êtes les meilleurs au Bénin.

Je ne suis pas contre mes consœurs. Il y a une ou deux à la Radio nationale (Léa Yémadjro et Cécile Goudou Kpangon) qui faisaient très bien leur travail, mais qui malheureusement ont commencé par trembler devant les vagues de caporalisation qui déferlent sur les médias publics.  Que chacune d’elles retrouve sa fierté d’antan.

Si je dois beaucoup à la ‘’Voix de la Révolution’’ (l’ancêtre de l’ORTB) et   à Africa N0 1, (la radio gabonaise et panafricaine des années 1980-2000), RFI fait aujourd’hui du bon boulot. Qu’on aime la France ou pas, la ‘’radio mondiale’’ tient aujourd’hui incontestablement le pennon pour la qualité de ses émissions.

La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.

Journal L’Afrique en Marche du vendredi 04  juin 2021.

Bénédicte DEGBEY

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