L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Talon et les autres, le meilleur des mondes

« Pas d’assises avec l’opposition. », répondent dans leur antienne, les ténors de la mouvance. En tête, il y a Patrice Talon qui l’a également martelé dès qu’il a fini de voter le 11 avril dernier. Que faire quand le bateau est en cale sèche ? Que faire en matière de dialogue pour un heureux dénouement ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.
Les jambes des Béninois sont actuellement lourdes de plomb, car on ne voit pas d’issue quant à la crise qui sévit au Bénin. Il ne peut en être autrement quand on voit le carnet de croquis en jeu.
De ce carnet, on constate que tout dépend de Patrice Talon. Il se fait que sans lui, il n’y a pas de dialogue. Et voilà qu’il n’en veut pas.
Pourquoi, le chantre de la ‘’Rupture’’ refuse-t-il une telle perspective ?
D’abord, Patrice Talon est conscient qu’il a l’avantage en matière de rapports de forces. Tout ce qu’il fait depuis le 11 avril dernier, tout lui réussit. Ce n’est pas rien.
Ensuite, son cercle de fidèles irréductibles lui est resté loyal. Personne n’a bougé, ils font ‘’job’’ pour le compte de leur leader comme si de rien n’était. Patrice Talon est conscient de ses forces du moment. Alors, il ne veut pas dialoguer avec l’opposition traitée de terroriste. Dès lors, il est inutile pour lui de s’asseoir pour résoudre des ‘’questions informelles’’ de gouvernance et de crise politique qui n’existent pas.
Si, il ne fait pas de doute, car Patrice Talon mène aux points. Cependant, il n’a pas l’avantage sur le plan psychologique. En dépit de la répression et de la vague d’arrestation des ‘’terroristes’’, Patrice Talon risque d’être confronté comme il l’est maintenant à un fort niveau de défiance s’il n’organise pas les assises.
Cette grille de lecture découle du fait que le peuple béninois même dans la douleur a désormais atteint un niveau d’action civique. C’est un acquis malgré le fait que le processus de transformation politique titube et pose le problème de la distance entre le réel et l’idéal.
Il revient donc à Patrice Talon d’agir efficacement et de s’investir pour dénouer la crise. Seul le dialogue peut résoudre les problèmes à propension et extension particulièrement grandes.
Pour cela, au nom de la paix, Patrice Talon doit inviter Soglo, Yayi et les autres tout au moins pour de rapides baisers. Pour sortir de l’impasse, les leaders du Bénin doivent se parler. Il faut que le printemps commence avec le signe des temps. Il faut qu’au regard des leçons des législatives, que la classe politique fouillent ensemble la pente du Bénin pour renouer le fil du dialogue.
En dépit des yeux écarquillés d’angoisse avec le régime du ‘’Bénin révélé’’ qui a été le ‘’pilote chevronné’’ des drones pour frapper l’opposition avec des lois liberticides, on n’a pas besoin de missi dominici (médiateurs) pour le faire. Il suffit d’instaurer la confiance et le tout est joué.
Le dialogue s’impose, car ensemble, les Béninois peuvent et doivent allumer les étincelles d’intérêt. Tout est encore possible pour faire bouger les lignes. Le peuple béninois n’attend que Talon et les autres pour avoir la force de se lever pour le diner.
La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.
Journal L’Afrique en Marche du mercredi 21 avril 2021

Bénédicte DEGBEY

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