L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Mouvance, pour un rude message.

Sur la table, Patrice Talon dévore son veau d’or après sa victoire. Il a gagné son pari, celui de faire malgré tout, un nouveau mandat. Cependant, après la victoire, il réfléchit encore quant au dénouement de la crise électorale. Quelles sont ses cartes sans oublier que la communauté internationale a le regard inquisiteur sur lui ? Réponse dans l’exercice de l’éditorial du jour.

Que choisira Patrice Talon entre pourrissement et glissement surtout que ses procédés rhétoriques en la matière sont déjà usés jusqu’à la corde? Pourra-t-il aisément vider le contenu de la poutre blanche de ses approches sur la toile cirée?
Patrice Talon a gagné la presidentielle. Il est aux anges mais sa victoire suscite la colère du peuple souverain. Et c’est là l’équation qu’il doit résoudre dans l’immédiat, lui qui n’arrive pas pour autant à casser le moral de la troupe et du peuple souverain depuis 2019.

La crise ne doit pas perdurer. Patrice Talon le sait Le chantre du « Nouveau départ » sait que dans un bref délai, il doit régler le problème des martyrs désormais en valeurs très utiles aux yeux de la communauté internationale. Sans ce préalable, il ne peut placer ses entreprises communautaires sur le marché républicain.

POURQUOI DONC ?

Patrice Talon sait que ce marché est soumis au respect des règles, lois et impératifs de la démocratie. Sans cela,il ne peut espérer avoir l’adhésion populaire.

Il se fait cependant que la cote victimaire du peuple béninois mobilisé dans le silence et défiant le pouvoir de la « Rupture » est trop forte. Face à cette situation, Patrice Talon malgré sa victoire n’a pas encore trouvé les recettes pour composter la compassion victimaire. Et ce n’est pas une surprise de le voir en difficulté. A cette étape, l’analyse est à plusieurs degrés.

D’abord, Il y a la méfiance de tous les acteurs clés ayant une expertise requise dans l’intervention d’une crise électorale. Les différents prestataires de service ( clergé béninois surtout et autres…), humiliés, ne sont plus enthousiastes à contribuer à régler la production victimaire.

Ensuite, on a encore en mémoire, l’approche des princes du moment quand, face à la crise de 2019, ils ont proposé le dialogue politique. La suite, on la connait. La Constitution a été révisée et le passage a été proprement balisé pour le second mandant.

Dans le contexte actuel de crise électorale, une telle approche sera inefficiente, car déjà soumise aux impératifs de nouveaux marchés incapables de gérer la compassion victimaire.

Comme on le voit, pour sortir de la crise actuelle, il va falloir définir des stratégies nouvelles et rationnelles qui, toutes, doivent éviter l’accumulation des ressentiments.

A tout cela, il faut ajouter le trop plein de critiques acerbes de la part des chancelleries occidentales à l’endroit du régime Talon.

On comprend alors pourquoi, le processus pour dénouer la crise connaît une saturation du marché. Même une désinflation de ce dernier ne suffira pas. Il ne peut en être autrement, car quand on a formaté et ‘’carapacé’’ un peuple averti comme celui du Bénin, il est compliqué de le faire baisser de prix.

La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.

Journal L’Afrique en Marche du mardi 01 juin 2021

Bénédicte DEGBEY

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