L’éditorial de Titus FOLLY : Ils s’appellent Fatoumatou Zossou et Joël Atayi Guèdègbè
Malgré le tumulte des convulsions qui entrent dans nos veines glacées de peur et qui tétanisent les cadres de ce pays, il y a encore d’illustres républicains dans la société civile. On peut citer Fatoumatou Zossou et Joël Atayi Guèdègbè (surtout lui, pourtant proche de Patrice Talon). Comme il est très rare depuis quelques années de voir au Bénin, des compatriotes dans la veine taille de costards en ce qui concerne le respect des textes de la République, ils sont à l’honneur dans l’exercice de l’éditorial du jour.
La plateforme électorale des OSC est encore l’une des très rares structures de référence de la société civile du Bénin à se respecter. Mieux, elle travaille en fonction des standards internationaux en matière d’observation électorale. Au regard de ses principes primordiaux, elle a marqué les esprits lundi dernier. En pleine polémique relative au taux de participation au dernier scrutin, elle n’a pas eu à trembler. Elle a donné le taux de participation à l’issue de sa mission d’observation, taux qui est de 26, 47%.
Doit-on est surpris de voir cette structure passer dans nos veines ce courant magnétique qui transporte et exalte la République ? Doit-on être surpris de son vernis pour la transparence contre la triche électorale malgré les soubresauts et les menaces ?.
Je réponds : ‘’NON’’ et ‘’OUI’’. ‘’Oui’’, car les Béninois découvrent que malgré le travail de sape et de caporalisation de la société civile par le régime actuel, il y a encore quelques rares démocrates qui sont crédibles. Avouons-le, beaucoup de responsables de la société civile ont depuis cinq ans fait leurs génuflexions devant les fortifications du pouvoir de l’heure.
‘’Non’’, car à la tête de cette plateforme, il y a des leaders républicains qui prononcent devant divers publics, des discours qui renforcent la République. Je veux citer particulièrement Fatoumatou Zossou et Joël Atayi Guèdègbè sans oublier les autres.
Depuis plus d’une décennie, ils ont offert et consacré tout ce qu’ils ont de force, d’intelligence et de vie pour louer les mérites de la République. Chez ces deux responsables, il n’y a pas de Constitution mixte, version aristotélicienne. Il n’y a que les textes, ceux de la ‘’République’’ pas autre chose. Pour eux, il ne doit pas y avoir de tirage au sort au profit des offices comme en Florence. Et dans leur domaine de prédilection et d’expertise de mission d’observation, il ne doit pas y avoir de triche électorale. Cela ne doit l’être ni dans un jeu à somme nulle, ni dans des délibérations attendues et négociées ni dans les calculs aléatoires.
Et depuis plus d’une décennie, ces responsables de la plateforme ont réussi à arrêter le mouvement factice qui, précipitait de plus en plus la société civile trop vite dans le sens de sa pente vers les pâturages de la ‘’Rupture’’.
Pourquoi trop de lauréoles pour eux ?
Au-delà de leur force de caractère pour avoir dit ce qui est au sujet du taux de participation lors du scrutin du 11 avril 2021, mon éditorial du jour prend également l’allure de témoignage. En jusque quelques années, je me suis retrouvé sur le même vol de Cotonou à Conakry Gbéssia (Guinée) avec Fatoumatou Zossou et Joël Atayi Guèdègbè. C’est à la descente à Conakry et en partance pour le même hôtel que nous avions tous compris que nous étions là pour la même mission.
Et pendant une semaine, les connaissant déjà, ils ont été durant ce séjour davantage des gens dignes et probes, des gens dont la trame intellectuelle forçait l’admiration. Alors libres à ceux qui sont sur le boulevard et qui spéculent sur ‘’leurs liens ou pas au niveau du muscle deltoïde (de l’épaule)’’ pour justifier leur décision de publier le taux de participation …
Que ceux qui attendent de les voir derrières les murs de Babylone se donnent beaucoup de courage, car ils attendront encore longtemps.
La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.
Journal L’Afrique en Marche du mercredi 14 avril 2021