L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Grossesse et décès, respirons et payons

La loi 2020-34 oblige désormais les Béninois à passer au guichet de l’Etat civil avant d’aller à la maternité. Au-delà des calculs d’hypothécaires, il faut s’attarder à sa juste valeur sur le contexte. La publication de ladite loi après la présidentielle, doit-on en être surpris ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.
Sous les tropiques, les satrapes, beys et autres proconsuls des Etats africains ne veulent ni entendre et écouter les récriminations de leur peuple. Ils ne savent que porter l’estocade pour un passage en force.
Il y a deux choses à retenir. Lesquelles ?
La première, on a attendu la fin de la présidentielle pour publier cette loi chuchotée derrière les murs du Parlement. Cette stratégie est intelligente à plus d’un titre. D’abord, même si le régime se comporte comme un monstre de douleur, il ne pouvait se permettre de publier cette loi avant le scrutin. Puis, au moment où le pouvoir actuel recherchait désespérément les adjuvants de sa recette politique pour les mettre dans la vitrine de son prochain quinquennat, il ne pouvait se permettre la gestion marketing d’un vadémécum de mauvais aloi. Prendre ce risque, allait frustrer davantage les Béninois déjà fâchés sur tous les plans.
Et finalement, la loi a été publiée après le 11 avril 2021. Les jeux sont faits. Et nous voilà face à la déferlante des motivations réelles, déferlantes qui s’obstinent à éteindre la volonté d’agir ensemble pour l’enracinement de la démocratie.
Ensuite, on est toujours bien servi par ce nouveau radical fiscal cher au régime Talon. Depuis 2016, le flux et reflux des flots de ces décisions fiscales, se sont éperdument moqués des biens fragiles pilotis sur lesquels on retrouve les Béninois. On comprend dès lors, pourquoi l’attention de l’opinion publique a été habilement détournée et orientée.
Ne pas publier avant la présidentielle et le faire maintenant, la stratégie a consisté donc à détourner le légitime questionnement sur la mise en pratique des rajouts des lois pour mieux pressurer les Béninois. Cette stratégie de publication tardive, analysée sous toutes les coutures, est une stratégie payante pour Patrice Talon. Le silence calculé sur le sujet avant le scrutin du 11 avril 2021 a fait le reste face au théorème de la lampe torche.
Depuis 2016, à chaque cercle de lumière puissamment orienté par la ‘’Rupture’ ’sur un sujet par contraste génère une obscurité profonde hors du halo.
Que faire quand les plus forts qui nous dirigent ont tous leurs muscles dehors ? Questions à qui de droit.
La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.
Journal L’Afrique en Marche du jeudi 29 avril 2021

Bénédicte DEGBEY

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