L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Faure et Patrice, condamnés à calmer le jeu

(CE QUE JE CROIS EN MÉMOIRE DE BECHIR )
Patrice Talon parle des opposants qui ont eu des valises remplies d’argent de la part des présidents de la région pour le déstabiliser. L’allusion est toute faite surtout quand on connait la position de Reckya Madougou au Togo. Patrice Talon a ses canaux de renseignements. Détient-il la vérité ou a-t-il été trompé de bonne ou mauvaise foi par ses barbouzes et autres fins limiers ? Ce qui est intéressant, Faure Gnassingbé, le président togolais, le ‘’jeune doyen de l’Afrique de l’ouest’’ comme l’appelle affectueusement Ouattara n’a pas voulu jeter de l’huile sur les braises déjà ardentes. Il n’a pipé mot depuis. Comme il ne dit rien a-t-il consenti comme le dit la maxime qu’il remis des valises bourrées de thaler pour déstabiliser son homologue comme le dit Patrice Talon ? Au nom des intérêts supérieurs du Togo et du Bénin, Faure et Patrice ne sont-ils pas condamnés à tourner la page ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.
Mais avant, je m’incline devant la mémoire du patron de « Jeune Afrique » , Béchir Ben Yahmed (BBY), l’illustre et légendaire éditorialiste de notre très restreinte famille. Il a abreuvé le monde de par ses analyses sensationnelles en 60 ans. Pour nous qui avions endosse le piolet d’editorialiste, il y a 25 ans seulement, il a été notre sève nourricière. Et signé des temps, il rend l’âme le 3 mai, journée mondiale de la liberté de presse. Qu’ Allah lui accorde la plénitude du repos éternel des grands combattants panafricains. ( CE QUE JE CROIS)
Sans citer de nom de chefs d’Etat de la région, Patrice Talon a chargé et déchargé sa ‘’canonnière’’ depuis Cotonou lors de son interview sur RFI, le 30 avril dernier. Il a été ébranlé. Donc, il doit réagir. Mais à Lomé, on est agacé par ces accusations officielles. De ce fait, aussi bien à Lomé qu’à Cotonou, les nerfs sont à vifs. On retient son souffle et on se demande que se passera-t-il après ces accusations de Talon ?
Dans les capitales des deux pays voisins, on vit une véritable crise. D’ailleurs, elle se cristallise de plus en plus avec d’archaïques positionnements. Les lignes d’affrontement se densifient. Et rien ne prouve qu’elles ne cèdent pas devant cette montée des factions. Et pourtant, Patrice Talon, Faure Gnassingbé et Reckya Madougou se connaissent bien, très bien même. Il suffit de se rappeler l’atterrissage forcé de Patrice Talon à Lomé en 2015. Sans les ‘’manèges’’ de Reckya Madougou déjà dans les coulisses à Lomé pour appeler Faure au secours, le feuilleton du retour triomphal à Cotonou de Patrice Talon allait prendre fin à Lomé avec certitude A ce moment de l’histoire, il fallait convaincre Boni Yayi qui a ‘’grandi politiquement’’ à Lomé sous l’ombre tutélaire des Gnassingbé de céder dans son baroud d’honneur contre Patrice Talon.
*Pourquoi Faure et Patrice doivent-ils faire la paix ?*
Comme tout ce beau monde se connait, le ‘’vivre ensemble’’ du Togo et du Bénin, deux pays frontaliers, devrait être leur priorité. Le ‘’vivre ensemble’’ de nos deux pays oblige donc Patrice et Faure au nom des intérêts supérieurs du Togo et du Bénin de se griser des chants poussés au nom de la célèbre devise : « Oui, nous sommes des frères. ».
Face à la crise diplomatique qui couve, Faure et Patrice doivent essayer, et encore essayer pour que le ‘’vivre ensemble du Togo et du Bénin’’ ne soit pas une paradisiaque utopie. Au nom de la paix et au nom de la coexistence pacifique des deux pays aux relations historiques et séculaires, il y a un prix à payer. Celui d’éviter de pouvoir se confronter au passé, car ma foi, il est inversement proportionnel aux leçons tirées des expériences qui, par le passé, ont été tentées en vain.
Mathieu Kérékou, l’ancien président du Bénin a tancé devant ses pairs, Omar Bernard Bongo, l’ex président du Gabon. On était à une réunion statutaire de l’Organisation de l’unité africaine (actuelle Union africaine). Khartoum, la capitale du grand Soudan de l’époque sous l’égide du colonel Gaafar el Nimeiry accueillait en 1978 ledit sommet. A cette réunion, Mathieu Kérékou a dénoncé son homologue gabonais d’être l’instigateur de l’agression armée du 16 janvier 1977. La suite, plus de 300.000 compatriotes ont dû quitter le Gabon parfois sans baluchons.
Que Faure et Patrice fassent un véritable effort pour éviter cette incapacité-là qui implique que nous revivions quasiment à l’identique ce que le Bénin et beaucoup de pays africains vivent quand leurs chefs d’Etat ne s’entendent pas. Il faudrait que Patrice et Faure nous évitent les goûts d’échec, de défaite et de ressentiments.
La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.
Journal L’Afrique en Marche du mardi 04 mai 2021

Bénédicte DEGBEY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.