L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Fatoumatou Batoko et les revanchards

Le taux de participation à la présidentielle du 11 avril 2021, l’Autorité de régulation des marchés publiques (ARMP) et Fatoumatou Batoko pouvaient-ils constituer un triptyque qui malheureusement accole irrévocablement à la République ? Dans ce qu’il convient d’appeler désormais, dossier ‘’Taux de participation’’, tout porte à le croire. Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.
Fatoumatou Batoko épouse Zosdou était avant la présidentielle du 11 avril dernier membre de l’ARMP. Un mois jour pour jour après avoir annoncé au titre de la plateforme électorale des OSC, le taux de participation de 26 % lors dudit scrutin, on a rebattu les cartes au niveau des marchés publics sans elle.
Peut-on évoquer immédiatement la convention déchirée par les revanchards ?
Sous toutes les coutures, on ne peut s’empêcher d’inscrire le renvoi à ses pénates de Fatoumatou Batoko dans le prolongement d’une lecture éminemment politique. Au nom de la transparence électorale, elle a dit urbi que le taux de participation est de 26%.
Et pourtant, Fatoumatou Batoko n’a pas inventé la roue de l’histoire. Elle n’a fait que procéder aux calculs comme cela se fait universellement. Mieux, sous les tropiques, l’expertise existe déjà et fait école dans certains pays. On peut citer l’expertise de certaines plateformes comme : ‘’ Y’ en a marre’’ au Sénégal ; ‘’Le balai citoyen’’ au Burkina ; ‘’ La Lucha’’ en RDC…
Dès lors, pourquoi les quolibets, les railleries, les menaces, les insultes au terme d’une démarche qui, ici au Bénin n’est pas à une phase d’expérimentation en ce qui concerne le calcul du taux de participation après une mission d’observation.
Cette démarche de la plateforme électorale des OSC remonte au Bénin à près d’une dizaine d’années. Mais 2021 n’est pas 2015 ni 2016. 2021, c’est 2021 où l’enjeu était tel que la quête de transparence électorale a ‘’pétanqué’’ une certaine liberté politique de faire les ‘’choses’’ clairement affichées sur leur propre paillasson. Et toute cette stratégie subreptice émanait d’acteurs qui (sans oublier leurs commanditaires) tenaient à bourrer les urnes après la fermeture des bureaux de vote. Les vidéos qui ont circulé sur les réseaux cybernétiques le démontrent à suffisance. On attend d’ailleurs en vain la commission d’enquête à cet effet pour situer les responsabilités.
Et pour ce simple exercice d’annonce du taux de participation, la tête de la responsable de la plateforme électorale a été mise à prix. Sans la décréter, il y a eu une ‘’sorte de fatwa’’ qui planait. Il suffisait de lire le réquisitoire véhément des affidés. Ceux-ci prônaient sans dissociation, une violence contre elle.
Et dans les mouvements de Fatoumatou Batoko dans son quartier que dans les environs des locaux du siège social de la plateforme, traque et regard inquisiteur prolongeaient les options plus nettement affichées selon le paragraphe portant « démarches et consignes ».
Questions légitimes.
Et ce n’est qu’après cette difficulté à intégrer la question de son sort politique ou sociale (selon) que vint son ‘’renvoi’’ de l’ARMP. Si Fatoumatou avait pris en compte les bourrages d’urnes et avait utilisé la pompe à air de waterpolo dans le cours de l’analyse des résultats, allait-elle rencontrer les auteurs des manuels de punitions politiques ? Si son ‘’taux de rentabilité’’ et de ‘’gain maximal’’ étaient en phase avec les idéaux du moment, aurait-elle été écartée de l’ARMP par ceux qui ont tendance à surévaluer leur pouvoir ? Pour Fatoumatou Zossou, fallait-il d’ailleurs continuer par siéger dans cette structure de l’ARMP quand tout est déjà décidé en conseil des ministres ?
Cette héroïne avait déjà de la noblesse dans le sang. La voici avec de la noblesse en matière de gouvernance électorale au nom de la République. Par son courage, Fatoumatou Batoko Zossou laisse à la postérité, un sursaut d’orgueil pour un réel renouveau. Ce n’est que le début, il faut être optimiste que cette mentalité politique qui étoile la réalité universelle changera au Bénin.
La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.
Journal L’Afrique en Marche du lundi 17 mai 2021

Bénédicte DEGBEY

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