L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Deux pays, un avenir.

Le Nigeria ferme les yeux sur l’essence frelatée dont profite le Bénin depuis trois décennies. Cependant, s’agissant du riz asiatique qui se sert de notre pays comme exutoire, le Nigeria est prêt à tous les excès. Pourquoi cette différence de traitement entre l’essence et le riz ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.
La complexité incite d’emblée à penser que l’essence frelatée et le riz ne revêtent pas des mêmes aspects originaux et enchevêtrés pour le Nigeria et le Bénin. Le Nigeria ferme les yeux sur l’essence frelatée et tient une position véhémente par rapport au riz.
Au-delà des tendances particularistes et une poussée d’hégémonie du grand voisin de l’Est, Pourquoi une telle différence d’approche ?
Au Nigeria, jusqu’à présent, l’essence qui profite au Bénin ne bénéficie pas d’un mouvement nourri d’objectifs punitifs. Alors, point de stratégies fouettardes pour exalter ni pour susciter des tensions avec le Bénin qui profite de ce trafic.
Mais pour le riz, il est pour le Nigeria, une question de souveraineté nationale. La question du riz tient aux attachements nationaux de type classique avec des entrainements modernes. Et cela s’observe en matière d’analyse, d’élaboration, de mise en œuvre pour le Nigeria. Et tout ceci se superpose aux reliquats locaux contre la légion étrangère et les monopoles économiques des asiatiques qui utilisent le Bénin pour écouler leur riz. Le Nigeria qui a commencé par retrouver un 2ème souffle, jure ne pas cautionner ce commerce qui est de nature à compromettre son essor local.
Même si le Nigeria a raison dans le fond, est-il normal que des services régaliens (Police, douanes et même forces supplétives) accèdent à un territoire étranger pour des expéditions punitives pour démanteler les réseaux de riz ?
Entre l’essence frelatée et le riz, a-t-on des nécessités propres et historiques non achevées ?
Si l’essence ne pose pas problème, le riz souffre quant à lui d’un non achèvement de coups reçus entre les fortes positions économiques du Nigeria. Alors, on n’est pas surpris d’être donc en face des efforts combinés mais non épris d’absolus. Et pour le Nigeria, le Benin ne doit pas être une zone d’influence chronique du riz pour faire planer ce lourd fardeau de ralentissement de sa croissance économique.
A la vérité, le Nigeria a pris son destin et travaille inlassablement à instaurer une filière de riz naissante, mais très prometteuse. Et cette filière bénéficie d’un puissant lobby national sous la férule de l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique, en la personne de Dangote. Voilà qui démontre que le gouvernement nigérian n’a pas besoin de traités pour éliminer les vestiges du passé et défendre ses investissements.
Que doit faire le Bénin ?
On comprend alors les intérêts pour endiguer la dépendance du Nigeria face au riz venu du Bénin. Même si dans ce cas, la diplomatie entre les deux pays (le Nigeria et le Bénin) peine dans la stratégie du chapelet protégé, il faut continuer par discuter. Le Bénin doit travailler davantage comme on le constate ces derniers mois à asseoir durablement sa filière de riz pour compenser son retard par rapport à la clarté de ses prépondérances. Et ce sera d’ailleurs avec fierté au lieu de laisser se poursuivre des atermoiements qui masquent les zizanies. On ne doit donc plus attendre cet ‘’impérialisme’’ qui aiguillonne, il faut agir.
Au réveil, le Bénin doit mettre un terme aux expédients provisoires pour occuper désormais notre esprit déterminé. Le régime Talon sera-t-il à la hauteur de la tâche ?
La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.
Journal L’Afrique en Marche du vendredi 16 avril 2021

Bénédicte DEGBEY

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