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L’Editorial de Titus FOLLY : Après Mandela et Winnie, Laurent et Simone, la fin des modèles ?  

« Monsieur Laurent GBAGBO annonce qu’en raison du refus réitéré depuis des années de Dame Simone EHIVET de consentir à une séparation amiable…. ». Cet extrait du communiqué de l’avocat conseil du président Gbagbo publié en info-obésité a fait le tour du monde. On l’attendait sur le front de la réconciliation, mais en attendant, Laurent Gbagbo a choisi de marquer les esprits pour le meilleur et pour….Et le voici sur qui agit déjà sur l’estrade de la vie conjugale. Doit-on regretter la fin d’un modèle politique sentimental qui a donné des ondes sismiques à Abidjan ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.

François Hollande, l’ancien président français a laissé à la postérité que : « Les affaires privées se règlent en privée ». Laurent Gbagbo a fait le contraire. Il a demandé le divorce en public. On comprend davantage le sens de son geste de dépit à l’aéroport d’Abidjan à son arrivée, le jeudi 17 juin dernier quand à la hussarde, il a esquivé l’accolade de Simone.  Et voici Laurent Gbagbo en moins d’une semaine après son retour, irrémédiablement en route pour le divorce.

Doit-on rougir face à cet événement ?

On connait la formule séculaire qui a traversé les siècles : « Pour le meilleur et pour le pire ». Ce qui signifie qu’un engagement amoureux vient avec des avantages et des inconvénients, en intensité variable.

Mieux, on connait le ‘’ droit au bonheur’’. On sait aussi que la gloire est le deuil éclatant de l’amour. Cependant, Laurent Gbagbo au lieu de s’activer à faire la réfection du clocher pour annoncer ce divorce aurait pu gérer ce dossier et préserver l’intimité de la famille qui ne transige pas sur certains principes dont notamment le pacte secret.  Ce qui n’est pas le cas. Laurent Gbagbo a préféré le contraire. Il a donc cassé le moule du couple et s’est donc livré aux critiques en dépit de son propre charisme.

Cette situation de Simone et de Laurent nous rappelle à plus d’un titre, la séparation avec les cymbales retentissantes de Winnie et Nelson Mandela en Afrique du Sud. Dès que le héros de la lutte de la cause noire est sorti des geôles, il n’a pas tergiversé pour demander le divorce et retrouver une nouvelle vie avec Graça Machel, la veuve du célèbre Samora Machel, l’ancien président de Mozambique.  

Et nous voici à l’heure des questions qui dérangent.

Simone est-elle devenue une ‘’source de dépression’’ pour Laurent ? Pourquoi s’est-il empressé après tant d’amour autour des tisanes de miel ? François Mitterrand avant déjà laissé à la postérité en annonçant clairement la règle : « On ne peut pas demander à une femme plus qu’elle en donne ».  

Mais au-delà, cette situation laisse un arrière-goût  pour tous ceux qui ont ‘’canonisé’’ ce couple de pouvoir. Simone a été une femme dévouée au service de la République. Elle a été l’humble servante de la République et a exercé une influence trop grande jusqu’au sacrifice.

On  a encore en mémoire que Simone et Laurent ont été cueillis ensemble comme des ‘’mangues’’ par l’armée française, le 11 avril 2011. Laurent a-t-il oublié ? Il sait plus que quiconque qu’il n’aurait pu réaliser son grand dessein d’homme d’Etat sans son épouse qui a été avec exploit, une femme politique de premier plan.  Simone a fait du pouvoir, une passion liée à sa proximité avec un homme trop célèbre. Au cours de cette ascension a-t-elle pu se faire brûler les doigts ? On en saura un peu plus un jour quand l’un des deux décidera de rompre le silence.  

Pour la postérité, des leçons ?

Cette rupture est à la fois un gâchis historique, car l’image de l’épouse fusionnelle qu’a été Simone avec son impérieux amoureux  de Laurent est à jamais étiolée. Cette vie de couple ne pourra plus servi d’exemple aux autres premières dames qui vont désormais privilégier les actions caritatives dans les pouponnières et autres fondations que de militer pour éviter les épreuves de la vie politique.

Maintenant, à l’heure de la procédure du divorce, il revient à Simone de faire comme Cécilia Attias ex Sarkozy : « Il faut tout prendre ou tout laisser ».

Bénédicte DEGBEY

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