L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Après le serment, 2023 en ces temps calmes

Patrice Talon a prêté serment pour les cinq prochaines années. Et voici les ‘’nourris du roi’’ sur les podiums pour annoncer déjà 2023. Cette logique est-elle une surprise? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.

Le peuple meurtri n’a pas encore oublié 2019, 2020 et 2021 avec les élections exclusives où les mouvanciers ont gagné avec l’attirail de guerre à l’appui. Et bientôt, 2023 pour les prochaines législatives. Les affidés de Talon avec déjà la serviette de plage (les peuples côtiers savent de quoi je parle) au lieu d’avoir l’emporté modeste, pavanent et annoncent urbi leur victoire pour les legislatives de 2023.

Sur quoi comptent-ils concrètement ? 

En faisant le show et en privilégiant l’action sur la réflexion, les feudataires de la ‘’Rupture’’ prédisent déjà leur victoire. Il suffit de suivre Orden Alladatin récemment qui a déjà mis le cap sur 2023 et qui sommait les partis satellite et en appendice de rejoindre la maison mère sous peine de…Sans conjecture, on peut avancer quelques pistes de leurs « forces torpilles » .

Il y a la nature de l’industrie politique de la ‘’Rupture’’. Depuis les contingences qui sont survenues avec la crise électorale de 2019, ceux qui nous dirigent, n’ont pas encore compris qu’ils sont impopulaires et vomis par le peuple souverain. Conséquence, ils sont toujours dans l’illusion avec leurs produits politiques complexes (certificat de conformité, dialogue politique, parrainage…). Et comme des traders, ils continuent de refuser d’évaluer les risques. Ce qui fait qu’ils sont entre stupidité politique et manque institutionnel d’intelligence.

Ensuite, il faut déplorer leur pleine confiance avec leurs ‘’remèdes tristement efficaces’’. Et Dieu sait que dans un futur proche, toutes ces perspectives seront inopérantes. Il ne peut en être autrement.

Les hommes politiques du ‘’Bénin révélé’’, depuis leur victoire tronquée du 28 avril 2019 n’ont pas compris qu’ils doivent changer leur fusil d’épaule. Mais les voilà qui s’accrochent à leur réforme phare, celle du système partisan qui apparait de plus en plus comme « une réforme qui se nourrit de sang» pour reprendre cette citation du professeur Aïvo et qui se révèle aussi un slogan vide qui ne fait pas avancer le Bénin.

Pourquoi sont-ils si optimistes pour 2023 dans la démesure? 

Dans leur marche, ils comptent sur beaucoup de paramètres. On peut citer par exemple, le contexte de faillite des intellectuels. Ils ont vendu leur conscience et ont abandonné toute rigueur scientifique à l’image des pseudo-experts qui ont révisé la Constitution en procédure d’urgence. L’autre élément d’appréciation, la mouvance croit parce qu’elle a gagné dans les conditions iniques le 28 avril 2019 puis après. Dès lors les législatives de 2023 seront quasiment une formalité.

  Pour eux, l’efficacité d’une organisation politique consiste à abuser au maximum des dérives de la dictature ambiante et rampante actuellement en vogue au Bénin. Que la mouvance retrousse ses manches pour 2023. In fine, les effets dévastateurs de ses actions collectives éculées et contre-productives en cercle de jeu depuis 2019 ne peuvent plus produire en 2023 les mêmes effets. A moins que…

La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.

Journal L’Afrique en Marche du 25 mai 2021

Bénédicte DEGBEY

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