L'afrique en marche

L’éditorial de Titus FOLLY : Adieu Kenneth Kaunda, ‘’accoucheur de la Nation’’. 

(Sans oublier Alain et Ismaël)

Père de l’indépendance et premier président de Zambie, Kenneth Kaunda, après les honneurs internationaux en fin de semaine dernière sera conduit à sa dernière demeure ce jour. Dans l’exercice de l’éditorial, nous rendons les hommages mérités à cet ‘’accoucheur de la Nation’’ zambienne. Je n’oublierai pas en outre dans le même exercice mes confrères Alain Adoun et Ismaël Kèko passés de vie à trépas. 

Kenneth Kaunda a été l’un des trois leaders qui ont dégagé un leadership conquérant pour l’indépendance de l’Afrique australe. A part lui, il y a Julius Nyerere de Tanzanie (de vénérée mémoire), et dans une certaine mesure Nelson Mandela, malheureusement très tôt embastillé par le régime odieux de l’Apartheid.

Quel a été le combat de Dr Kaunda ? Ce leader charismatique a développé une vision du monde qu’on ne finira d’explorer. L’Afrique australe après la 2ème guerre mondiale devait doublement lutter pour son indépendance. Elle devait également pour se départir de l’Apartheid qui donnait des secousses sismiques à toute la région, et qui engluait l’émancipation des Noirs. Mieux, il fallait faire libérer le père tutélaire de la cause noire en Afrique du Sud, Nelson Mandela qui était embastillé.

Et pour avoir mené ce combat de manière efficace, il faut saluer Kenneth Kaunda, un leader visionnaire qui inspirait les autres sans vendre un rêve illusoire. Pour mener ce combat, il fallait être fort dans le mental

Heureusement que Kenneth Kaunda a eu le soutien inestimable de Julius Nyerere de Tanzanie, un autre monstre sacré de la région. Entre Kaunda et Nyerere, il avait une similitude de destins. Leurs missions étaient multiples. D’abord, lutter pour avoir l’indépendance de leur pays (Zambie et Tanzanie). Ensuite, aider les autres pays de la région à avoir leur indépendance. C’est le cas de la Namibie, du Botswana, de l’Angola, du Mozambique et du Zimbabwe. Enfin, iaider l’Afrique du Sud à gagner la bataille contre l’Apartheid et permettre à l’ANC de Mandela de prendre les rênes de ce pays.  

Grâce au triomphe de ses idéaux, grâce aux rêves de grandeur, Dr Kaunda, aidé dans sa tâche par Nyerere, a réussi à métamorphoser cette partie de l’Afrique.  

Ses approches rationnelles face aux rapports mécaniques du colonisateur britannique (surtout dans cette région) ont fait la différence. Et ce n’est pas pour rien que tous les trois paris ont été gagnés. La suite, on la connait. Et ce n’est pas un hasard si les actuels chefs d’Etat de Namibie, Botswana, Angola, Mozambique et Zimbabwe étaient tous à Lusaka, la capitale de la Zambie pour rendre de vibrants hommages à Kenneth Kaunda.

Comme on le voit, auréolé par son combat qui l’élève aujourd’hui au titre de l’un des grands pionniers de l’édification de l’Afrique, Kenneth Kaunda a été un personnage célèbre de valorisation. L’Afrique reconnaissante te dit Adieu Dr Kaunda.

Au nom de la liberté de presse, je salue la mémoire de mes confrères désormais dans l’Eucharistie éternelle. Qui sont-ils ? Il s’agit de Alain Adoun et de Ismaël Keko.

A toi mon cher Alain Adoun, le promoteur du quotidien ‘’Le Choix’’ inhumé le samedi 3 juillet dernier dans la commune de Glazoué, tu as œuvré pour la liberté d’action afin de permettre à la presse béninoise d’être plus épanouie.

 Cher Alain, après avoir mené surtout ce combat permanent, tu peux jouir du repos éternel des combattants de la liberté de presse au Bénin.

Pour nous qui avions encore la chance de retracer le parcours de chacun de nous, j’ai des souvenirs vivaces de toi. En 2002, aux Etats généraux de la presse, moi qui en était le rapporteur général ne peut oublier ta trame intellectuelle.

On s’est ensuite croisé en 2010 pour trois ans, à l’Assemblée spéciale, l’Union des deux instances faitières de la presse, celle des employés (UPMB) et celle des patrons (CNPA). Dans le même temps, on se rencontrait régulièrement au Conseil d’administration de la Maison des médias.

Moi qui en étais le secrétaire général pour l’AS et premier rapporteur du CA de la Maison des médias salue une dernière fois ta capacité de proposition. Tu n’as pas été un intermittent du spectacle comme certains, premiers à se battre pour prendre les postes de responsabilités, mais incapables de travailler, et mieux plus préoccupés par les jetons de présence.  

Enfin, aux confluents du plaidoyer et du lobbying du projet de loi sur la presse, projet devenu loi No 2015-07 du 20 mars 2015 portant code de l’information et de la communication, je ne passerai pas sous silence ton apport qualitatif lors des activités de plaidoyer lobbying financées par le Padeg-Danida. Dans toutes ces instances où il fallait faire un travail intellectuel, là où très peu était formaté et en avait la volonté, tu étais là. Tu n’as pas été un anonyme de la presse, mais célèbre pour avoir participé à brandir l’étendard de la liberté de presse aussi bien dans sa forme, dans sa cohérence que dans sa ‘’quotité’’. 

Enfin, je m’incline enfin devant ta mémoire, de toi cher frère Ismaël Kéko (désormais de vénérée mémoire) du quotidien ‘’La Nouvelle Tribune’’ de Vincent FOLY. Je dois donc élargir la palette pour reconnaitre tes droits illustres en ce qui concerne la liberté de presse. Merci pour tout ce que tu as fait pour l’enracinement de notre instance faitière, l’UPMB à Porto-Novo et dans tout le département de l’Ouémé.  

Journal L’Afrique en Marche du mercredi 7 juillet 2021

Bénédicte DEGBEY

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