L'afrique en marche

L’Editorial de Titus FOLLY :100 jours pour une fable

Certains opposants (particulièrement Réckya Madougou) vont boucler 100 jours de détention dans quelques jours. Il y a aussi les autres comme Joël Aïvo, Alexandre Hountondji, Joseph Tamégnon, Ali Houdou… qui sont embastillés et qui continuent de purifier l’extérieur de l’assiette. De l’autre côté, il y a la fierté pour ceux qui exultent et qui sont glorieux d’avoir barricadé le sanctuaire de notre démocratie en mettant d’autres sous l’éteignoir. Si certains sont en larmes d’autres sont en joie. Que faire pour sortir de cette crise électorale ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.

100 jours déjà qu’ils sont encellulés, écroués, incarcérés, enchainés, emprisonnés reclus. Plus de 400 opposants et activistes de la société civile se retrouvent ainsi dans les geôles de la ‘’Rupture’’. Ils payent pour leur ‘’audace’’ pour des vérités qui ne sont plus à découvrir. Ils payent pour cette heure (11 avril 2021) qui devrait être le triomphe de la démocratie et qui a été malheureusement un rendez-vous raté.

Alors que des odeurs de menthe, de fenouil et de cumin sortent par la cheminée en en moment symbolique des 100 jours, le peuple outré et frustré est déçu de voir l’intérieur de nos maisons d’arrêt rempli de gens qui s’y retrouvent au nom de la démocratie.

Il ne fait plus l’objet d’aucun doute que les présidentielle du 11 avril 2021 est comme un point d’entrée d’une analyse générale de notre démocratie engluée. Et nous voici perdus entre comparaisons, compassions et différenciations et mirage démocratique. Quand Patrice Talon et sa troupe de caudataires disaient urbi qu’il y a réformes du système partisan, aucun démocrate sérieux ne pouvait fait l’écho dans les dernières analyses qu’elle serait synonyme de déboires pour ce modèle démocratique exemplaire en Afrique depuis 1990. Au finish, 400 opposants politiques et activistes de la société civile sont embastillés, car certains refusent que notre démocratie fasse le saut du renouvellement générationnel.

Et pour avoir revendiqué un scrutin multi-partisan et transparent, on a confondu en les opposants aux terroristes, plongeant le Bénin dans une crise qui abonde depuis lors dans une lecture critique, pessimiste avec des incertitudes et inconnues.

Que faire face à l’impasse ?

Dans une crise électorale qui signe l’échec, le dévoiement de notre cadre règlementaire et qui consacre davantage des lois liberticides, il faut agir.

Quand on a parlé de système partisan, de nombreux Béninois n’avaient cessé de mettre en exergue ses dysfonctionnements et imperfections. Et voici le Bénin face à la réalité, car depuis sa mise en vigueur, ce système ne promeut pas le bon sens. Mieux, il n’offre que manipulations, cristallisation et ethnique identitaire.

Face à cette situation, Patrice Talon doit revisiter ce cadre règlementaire biaisé qui a conduit à la catastrophe pour la deuxième fois après les législatives du 28 avril 2019.

Lire aussi : BÉNIN/DÉCRISPATION DE LA CRISE ÉLECTORALE : TALON, LA PAIX ET 2023 ?  

L’amendement des lois scélérates doit être l’une des priorités de Patrice Talon. Il doit en être conscient face aux fruits de l’esprit, au nom de la paix et de la décrispation.

Entre le passereau et l’hirondelle, il y a toujours ce problème de nid où il faut déposer ses petits. Je ne raconterai pas ici cette nouvelle fable. Patrice Talon a tout compris.

Bénédicte DEGBEY

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