L'afrique en marche

Leçon sénégalaise à un président dépassé La Chronique internationale de Murielle MENSAH {Canada}

Leçon sénégalaise à un président dépassé       La Chronique internationale de Murielle MENSAH {Canada}

« Noir, c’est mon nom. Noir, c’est ma race…», ont dit les joueurs U 20 du Sénégal au président tunisien, Kaïs Saiëd. Et voici Maliens, Guinéens, Ivoiriens… qui applaudissent ce geste. Kaïs Saiëd va-t-il comprendre la leçon de ces jeunes sénégalais?

En demi-finale de Can U20 le lundi 6 mars dernier en Egypte, les « Lionceaux de la Teranga » du Sénégal ont battu la Tunisie 3-0.

A chaque fois que les jeunes sénégalais scoraient, pour célébrer, le buteur montrait sa peau. Ce geste n’était pas anodin. Il s’adressait à un illustre professeur de droit, mais aujourd’hui raciste président, Kaïs Saiëd.

Le président tunisien a donc procédé par des champs lexicaux pour exacerber les pesanteurs sociologiques et les réalités existentielles, structurelles, conjoncturelles…

Pour dénoncer et débarrasser son pays de vils actifs dans la juteuse filière de migrants qui sévit dans son pays, le président tunisien a cru devoir tenir des propos racistes contre les Africains sudsahéliens.

VISION DIABOLIQUE

En procédant comme un révisionniste dangereux, Kaïs Saiëd dans son impéritie de gérer convenablement son pays comme il a promis pour prendre le pouvoir, il a préféré dynamiter avec ses bombes politiques, la coexistence pacifique dans son pays qui souffrait déjà du racisme comme une maladie congénitale.

Conséquence, vendetta, course poursuite, expédition punitive, viol… sont le lot quotidien de ce que Kaïs Saiëd appelle : « bandes incontrôlées…».

Et ces dernières n’ont plus le choix: partir de la Tunisie devenue une sorte d’enfer sur terre. En pointant à chaque but leur peau, les jeunes sénégalais ont demandé au successeur de Habib Bourguiba de mettre fin à sa double dépossession des écritures qu’il ignore.

Le professeur de droit sait bel et bien que sa courte vue n’est qu’une manière de se débrouiller avec l’histoire, surtout celle de la riche civilisation de Carthage.

À l’épreuve du pouvoir, un révisionniste dangereux ne peut donc revendiquer à la fois sur les plans politique et historique une hostilité au principe de représentation des peuples africains.

Kaïs Saiëd, partir de sa mauvaise analyse de manifestations, ne doit montrer les déprédations à la représentation ethnique.

Cette volonté politique inscrite dans sa nouvelle vision de gouvernance de la Tunisie ne peut qu’engendrer qu’une dépossession d’autres Africains Kaïs Saiëd a donc compris le message des jeunes sénégalais lui qui tente maintenant d’élaborer un diagnostic de rétropédalage.

Il suffit de voir l’empressement avec lequel, il a reçu le président de la CEDEAO, son homologue Bissau-guinéen, Umaru Embalo hier à Tunis. « La presse divague…Je suis africain et je suis fier de l’être…», a-t-il laissé entendre en présence du président de la CEDEAO.

Cependant, et pour le moment, les vagues de racisme et de xénophobie ne contemplent pas son discours. Signes des temps, les ponts aériens pour rapatrier les Africains de Tunisie se poursuivent.

Site www.lafriqueenmarche.info du 9 mars 2023 No 373

Bénédicte DEGBEY

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