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Le « Prof » des professeurs L’Editorial de Titus FOLLY

Le « Prof » des professeurs  L’Editorial de Titus FOLLY

Lors de l’installation des membres de la Délégation générale au contrôle et à l’éthique dans l’enseignement supérieur, Patrice Talon a déclaré qu’on est à : « La fin d’un processus et le début d’une nouvelle ère…». Le timonier de la « Rupture » est rentré dans un buisson d’épines pour couper jusqu’aux cèdres. A-t-il raison sur la distance? Analyse dans l’analyse de L’Editorial du jour.

Pour Talon, il y a des critères pour être professeur d’université. « 𝐃𝐞́𝐬𝐨𝐫𝐦𝐚𝐢𝐬, 𝐚𝐮 𝐁𝐞́𝐧𝐢𝐧, 𝐜𝐞𝐥𝐮𝐢 𝐪𝐮’𝐨𝐧 𝐝𝐞́𝐧𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐞́𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐞𝐬𝐬𝐞𝐮𝐫 𝐝’𝐮𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞𝐯𝐫𝐚 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐞𝐱𝐩𝐞𝐫𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐚 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐢𝐩𝐥𝐢𝐧𝐞, 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐧 𝐞𝐱𝐩𝐞𝐫𝐭𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐞𝐯𝐫𝐚 𝐫𝐞́𝐠𝐮𝐥𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐞́𝐯𝐚𝐥𝐮𝐞́𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐝’𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐩𝐞𝐫𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐨𝐦𝐦𝐞́𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞. 𝐈𝐥 𝐝𝐞𝐯𝐫𝐚 𝐬𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐝’𝐮𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐥𝐢𝐬𝐦𝐞 𝐢𝐫𝐫𝐞́𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐚𝐛𝐥𝐞…», a-t-il laissé entendre.

Au-delà de ce radar détecteur d’enseignants « inutiles’ du supérieur selon la version officielle, il a aussi juré qu’il n’y aura plus de passerelles sentimentales entre les précepteurs et leurs dulcinées/étudiantes.

A CHACUN SON AVENIR

Le message a deux cibles : les professeurs et les étudiants. Ceux-ci applaudissent à rompre. En installant cette délégation, Patrice Talon a raison selon les étudiants. Il n’est ni dans la fantaisie ni dans le cri de guerre pour attirer les foules. Et c’est pour cela qu’ils fredonnent avec l’air de gag géant : « Soyez encore notre roi ».

En effet, le problème évoqué par Patrice Talon, c’est la capacité à planifier l’avenir de la jeunesse. Aujourd’hui, les jeunes sont confrontés au chômage. Il faut donc anticiper et changer la cadence. Dans le secteur du journalisme par exemple, nos apprenants n’ont plus de perspectives.

Certains enseignants comme moi d’ailleurs refusent de continuer de former si nos étudiants vendent de l’essence frelatée avec leurs parents après leur Licence. Dans l’univers enseignant conventionnel, à quoi rime cette approche de Patrice Talon ? A-t-on une pertinence pour cette problématique ?

On connaît Patrice Talon pour son procès contre l’inadéquation formation/ emploi. Pour lui, l’enseignement supérieur généralisé et déphasé n’y échappe. Il faut donc pour Patrice Talon de nouveaux paradigmes pour espérer inverser la tendance

En prenant date pour changer les statistiques, Il a juré de sillonner les arcanes de la pédagogie et de l’inspection. A l’étape du jour comme au peloton, il a promis de le faire avec la trame de connaisseurs étrangers. C’est donc clair.

Désormais au Bénin, les grades de Cames ne donneront plus automatiquement droit à la fonction d’enseignant dans le supérieur public. « Il faut être un expert..».

Si la vision pour un avenir radieux de l’enseignement supérieur est indéniable, cependant, il ne faut pas sous-estimer la responsabilité au coeur de la confrontation.

Ce dernier n’est pas un déchet. Ce mot a tout son pesant d’or, car dans cette démocratie version « Rupture », les aléas climatiques sont souvent sortis des tranchées pour faire gouverner le processus de transformation politique.

Pourvu que les professeurs qui n’ont pas su épouser la doxa du « Bénin révélé » ne soient sur la feuille de touche.

Après l’enseignement secondaire et professionnel, Patrice Talon veut prolonger le boulevard jusqu’à la mer. Sa vision est bonne. Cependant…

Site www.lafriqueenmarche.info du 20 février 2023 No 357

« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

Bénédicte DEGBEY

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