La « Cour » de la révision, les comptes sont bons
L’Editorial de Titus FOLLY
Quand la Cour des comptes a été annoncée comme l’un des principaux arguments de la révision de la Constitution le 1er novembre 2019, de nombreux Béninois ont laissé à la postérité des éclats de rire. La Cour des comptes a-t-elle avec la publication de ce qu’il convient d’appeler les » extras du rapport Covid-19 « peut-elle compenser les frustrations du fait des passerelles de cette révision? Analyse dans l’exercice de l’Editorial du jour.
La Cour des comptes a produit un rapport de l’audit des dépenses effectuées dans le cadre de la gestion de la Covid-19 au Bénin. La juridiction financière a relevé dans ce rapport, des irrégularités dont les dépenses non justifiées de l’ordre de 385 milliards de F CFA .
Bon coup pour…
Sain au déjeuner de la « Rupture », indifférent au dîner du « Bénin révélé », ce rapport de la Cour est-elle fumeux et funeste au souper?
En effet, portée sous les fonts baptismaux par une « séance de rattrapage », la Cour des comptes vient de démontrer qu’elle est une belle hirondelle.
Son mérite, c’est d’être sortie des entrailles du régime de la « Rupture » et d’avoir été capable de picorer des puces sur les pierres durs. Elle a marqué les esprits sans maquiller l’impartialité d’un rapport tronqué comme dans une épicerie de village ou d’une société anonyme.
Ensuite, la Cour des comptes, la dernière « conçue » des institutions de la République a recouru sans gêne à la bourse de l’Inquisition contre ses géniteurs. C’est rare de voir le piège arachnéen se refermer de la sorte. Mieux, elle agit dans un contexte où ses aînées ont opté pour des pour la cécité et la surdité démocratiques. L’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle et les autres… se contentent de la valeur symbolique par rapport à nos choix d’obédience en 1990.
En outre, la Cour des comptes a choisi d’imprimer la marque de la comptabilité transparente. Cette dernière n’a l’air de rien. Sous les tropiques du Bénin depuis des décennies, les audits n’ont qu’une notion de super titre de noblesse.
Peut-on applaudir ad vitam pour cette performance de la Cour des comptes ? La capacité prodigieuse d’oublier le goût du lait maternel peut-elle déjà suffir pour reléguer le sommeil des glandes et vanter ses talents? La Cour des comptes peut-elle maintenir un tel exploit sur la durée?
Le tout est une question de personnalité. Il faut savoir tenir même en cas de raidissement des parrains de baptême. Partout dans le monde, ils savent mettre sous l’éteignoir les « ingrats » trop émancipés.
Site www.lafriqueenmarche.info du 07 juin 2022 No 198
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».