Investir en Afrique/ Absence d’une clause dans un contrat : Comment la Guinée équatoriale a perdu des milliards $ ?

En 2004, le producteur anglais de pétrole et de gaz BG Group, a signé avec la société publique équato-guinéenne du pétrole (GEPetrol) un contrat qui fait de la firme alors basée à Londres, l’offtaker exclusif de la future production de GNL du pays, d’une capacité de 3,4 millions de tonnes par an.
Initialement prévu pour être livrée à un client en Louisiane aux Etats-Unis, le GNL équato-guinéen sera finalement commercialisé sur le marché asiatique. Un changement de destination qui va affecter le prix de vente du combustible en le multipliant par cinq. La Guinée Equatoriale, qui a déjà signé un accord de livraison de ce gaz pour 17 ans, ne bénéficiera pas de cette embellie d’après l’agence « Ecofin ».
Avant de s’accorder avec les autorités équato-guinéennes sur l’achat du GNL de l’usine EG LNG, BG Group avait en amont, négocié la revente du GNL au terminal d’importation de Lake Charles, dans l’Etat américain de la Louisiane. Au moment de la signature en 2004, le prix du gaz était de 6 dollars par million d’unités thermiques britanniques (mmBtu). La demande étant dynamique dans un contexte de pénurie de l’offre, les experts et analystes prévoyaient une augmentation drastique imminente du prix. L’année d’après en 2005, le mmBtu est passé à 15 dollars. Mais l’euphorie suscitée par cette nouvelle sera de courte durée, car le boom gazier des Etats-Unis, grâce au schiste, venait de commencer.
Très rapidement, le GNL est passé en dessous de 4 dollars, entraînant une baisse des perspectives de recettes pour la Guinée équatoriale.