Huile de palme/Production et commercialisation : Une activité rémunératrice pour tous les acteurs

La production d’huile de palme est une activité rémunératrice comme la plupart des activités de transformation agroalimentaire. Cela amène de fortes proportions de femmes à s’y intéresser afin de contribuer aux charges familiales. Producteurs, transformatrices et commerçantes sont unanimes sur sa rentabilité.
Par Anielle DAGBEWATO
Maman ‘’Yabo’’ est commerçante de d’huile de palme à Togoudo dans la commune d’Abomey-Calavi. Elle se ravitaille chez un fournisseur originaire de Lokossa dans le Mono. La quarantaine, Maman ‘’Yabo’’. « C’est très rentable lorsque tu connais le circuit. Ma famille et moi, nous vivons de cette activité depuis plusieurs années. Et je pense que mes filles seront bientôt actives dans le secteur», confie-t-elle avec enthousiasme.
Culture de rente, l’huile de palme constitue alors l’une des premières ressources pour de nombreux ménages du Sud-Bénin. La filière huile de palme a pris une certaine ampleur au Bénin grâce à sa demande croissante aussi bien par les populations locales que par ceux qui l’utilisent pour la fabrication du savon. La filière va connaître un essor remarquable grâce à la multiplication de petites unités familiales de production et de transformation. Cathérine Flèmè, revendeuse de divers, confie avoir opté pour la commercialisation de l’huile de palme parce qu’elle coule vite et ne se gâte pas de sitôt lorsqu’on sait la conserver. « Je fais une recette d’au moins 150 000 F CFA par mois. », a-t-elle laissé entendre.
Jusqu’à aujourd’hui, la production artisanale d’huile de palme est largement assurée par des femmes, individuellement ou éventuellement aidées par une main-d’œuvre familiale. Ces artisanes emploient des techniques entièrement manuelles. Très peu de processus de concentration a donc eu lieu dans le secteur. Plusieurs formes d’organisation collective leur assurent des facilités pour l’approvisionnement en main-d’œuvre ou encore pour la commercialisation de leurs produits. Ces organisations qui fonctionnent le plus souvent selon un principe de rotation facilite le travail et l’implication de tous les acteurs. « Ces organisations ne se constituent pas sur la base d’un corps de métier mais reposent sur des liens familiaux ou de proximité déjà établis, et les membres peuvent avoir des activités différentes. Ce qui nécessite une forte confiance entre les membres, surtout les femmes déjà unies par une certaine proximité. Ces réseaux et organisations permettent aux artisanes d’atteindre des niveaux de production assez élevés », explique, John Avaho, membre d’une unité de production de l’huile de palme.
Si cette filière est aussi rentable, il faut faire remarquer qu’elle comprend plusieurs composantes. On y retrouve un secteur industriel, un secteur artisanal, et un secteur intermédiaire, composé d’unités de taille variable, utilisatrices de matériel de transformation, que l’on qualifie de semi-artisanal. La production d’huile de palme au Bénin repose essentiellement sur le secteur artisanal. De la production artisanale, de l’approvisionnement en matière première à la commercialisation des produits, la production se fait encore sur une base individuelle, mais avec de multiples formes d’organisation qui fournissent la main-d’œuvre requise.
Les planteurs sont tout à fait conscients des profits que l’on peut faire grâce à la transformation, surtout si l’on a la capacité de stocker.
Journal L’Afrique en Marche