Gouvernement/ Nominations en conseil des ministres : Fatoumatou Batoko éjectée des marchés publics

(A-t-elle payé pour les 26% de taux de participation ?)
Le conseil des ministres du mercredi 12 mai 2021 a relooké l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Il n’y a plus Fatoumatou Batoko suite à ces nominations.
« A l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), on a désormais comme Président : Monsieur Séraphin AGBAHOUNGBATA. Membres, au titre du ministère de la Justice et de la Législation : Monsieur Gilbert Ulrich TOGBONON. Au titre du secteur privé : Madame Francine AISSI HOUANGNI Monsieur Derrick BODJRENOU. Au titre de la Société civile : Madame Carmen S. Oredolla GABA Monsieur Martin Vihoutou ASSOGBA. Fait à Cotonou, le 12 mai 2021, Le Secrétaire Général du Gouvernement, Edouard OUIN-OURO ». Voilà donc la nouvelle composition de l’ARMP.
Au regard de cette configuration, Fatoumatou Batoko épouse Zossou qui y siégeait au titre de la société n’y figure plus. Pour quelle raison ? Comment se fait-il que son ‘’nom ait été gommé’’, un mois jour pour jour après avoir annoncé au nom de la plateforme des OSC, le taux de participation (26%) relatif à la présidentielle du 11 avril 20211 ?
La fin des marchés gré à gré en conseil n’est pas pour demain.
Au terme de ces nominations qu’est-ce qui va changer en matière de marchés gré à gré ?
A cette question, un spécialiste de la question qui a fait ses armes dans cette structure il a quelques années a dit sans ambages : « rien ».
Pour lui, la question essentielle demeure le sort des marchés de gré à gré depuis le 06 avril 2016 quand on sait qu’ils sont érigés en système de gouvernance. Le président Talon s’est résolu à y mettre un terme. Mais le conseil des ministres a pris la relève et joue depuis lors, un rôle prépondérant.
Notre expert a cité de mémoire, les instructions fermes de Patrice Talon à son ministre des Finances : «Il m’est revenu de manière insistante, que des marchés sont conclus par mode de gré à gré au sein de certains ministères ainsi que d’organismes qui leur sont rattachés, et soumis à l’approbation de vos services. Je vous demande instamment de vouloir bien prendre les mesures urgentes à l’effet de ne plus donner suite à ce genre de marché sans l’autorisation du Conseil des Ministres», a-t-il écrit à Romuald Wadagni. Et depuis lors, rien n’a changé et ne changera pas avec ces nominations.
Devoir de souvenir
Patrice Talon, dans sa lettre en date du 3 août 2017, adressée au ministre de l’Economie et des finances, a reconnu l’existence des marchés de gré à gré dans les ministères et organismes rattachés. Après cette injonction, le régime de la ‘’Rupture’’, a mis sous ses grappins, les marchés de la présidence de la République du Bénin, ceux de ministères et structures sous tutelle sans oublier ceux de sociétés et offices d’Etat.
Certaines sources indépendantes ont parlé de : « Stratégie qui aurait permis au pouvoir actuel de faire des marchés gré à gré, sa vache à lait. ». Ce mode de gouvernement viole tous les textes en vigueur qui régissent la passation des marchés publics. Mieux, il ne revient pas à une structure supra comme le conseil des ministres d’autoriser les marchés de gré à gré comme les liquidations, mise en affermage, mise en gestion déléguée et mise en concession ont été signés.
Voilà qui donne l’impression qu’on est dans une ‘’République des affaires’’. Et à notre interlocuteur de dire pour conclure qu’ : « Il faut gommer cette laideur de la ‘’Rupture’’ pour que la République devienne belle. ».
Par Christian AFFAME
Journal L’Afrique en Marche du 17 mai 2021.