Gouvernement/ Ministère de l’Intérieur : Qui pour remplacer Sacca Lafia ?

( A la recherche d’un autre prince auprès de l’impérium)
Il n’y a plus de doute Sacca Lafia ne sera plus ministre de l’Intérieur.
Désormais appelé à faire valoir ses compétences à la Commission électorale nationale autonome (Cena), Patrice Talon doit le remplacer. Qui aura la confiance du chantre du » Bénin révélé » pour prendre les rênes de ce département ?
Patrice Talon recherche actuellement un ministre de l’Intérieur à poigne de la trempe de Sacca Lafia. Celui-ci qui jouissait des excès de confiance de son patron avait pour lui bien avant 2016, a été un véritable pilier du régime à la tête de l’un des quatre ministères de souveraineté durant Talon I.
Des équations
Qui pour être le prochain titulaire de ce ministère très sensible pour le patron de la « Rupture » aussi bien sur les plans structurel que conjoncturel?
Ce dernier plan surtout est la priorité des priorités pour Patrice Talon. Il recherche pour cela un très bon pion, un véritable prince auprès de l’impérium à l’instar du partant Sacca Lafia qui au-delà de la République doit d’abord servir son chef.
Patrice Talon doit donc trouver et nommer un ministre de l’Intérieur en pleine rafle des opposants et activistes de la société civile après cette présidentielle très compliquée. Ce qui ne sera pas une tâche facile. Et les raisons sont nombreuses.
D’abord, le nouveau doit avoir une grande de stratégies comme Sacca Lafia, le médecin vétérinaire de profession, devenu le super flic qui a su tisser sa propre toile dans l’appareil sécuritaire du Bénin qu’il maitrise. Si le plan d’arrestations et d’incarcérations des opposants a fonctionné à merveille, Patrice Talon le doit en partie à Sacca Lafia qui a su faire un bon quadrillage du terrain.
Ensuite, il a su instaurer un degré de confiance entre ses collaborateurs et lui. Ainsi, du sommet de la pyramide jusqu’au dernier des commissariats du pays, tout a été sous contrôle. Et on a vu le zèle ou la loyauté ( selon) des flics qu’il a positionnés. Aucun de ses collaborateurs n’a quitté la barque en pleine tempête lors de ce scrutin du 11 avril 2021. Ce qui n’est pas le cas de son collègue de la Justice dont un pion essentiel ( à la Criet ) a quitté la nasse.
En cinq ans, le seul grain de sable dans la machine de Lafia est relatif à l’ancien patron de la Police républicaine, le général Hounnonkpè qui n’aurait pas « fait du bon boulot» lors des évènements de Cadjèhoun en mai 2019. Mais comme il n’a été ni son parrain ni son parapluie atomique dans la promotion du général, Patrice Talon n’avait pas de reproche à lui faire.
Et quand on connaît Patrice Talon dans sa capacité d’anticiper ses coups sur le damier contre les opposants, le prochain titulaire de l’Intérieur doit être capable de bien gérer les législatives de 2023. Quand l’autre de la Cour constitutionnelle va inventer un autre « machin » du genre » certificat de scolarité ou de conformité » , il faudrait que le nouvel homme de confiance soit aussi capable d’exceller dans les coups fourrés et autres manoeuvres subreptices pour dynamiter l’opposition.
Sur le plan structurel, les réformes relatives à la Police républicaine doivent se poursuivre. Ce chantier qui est loin d’être fini pour Patrice Talon l’oblige à tenir compte aussi de ce paramètre pour nommer le prochain patron de l’Intérieur.
Et dans les couloirs du pavillon stratégique de la Marina, le nom de plus en plus ébruité est celui d’un fonctionnaire international actuellement en poste dans une institution régionale. Et les câbles diplomatiques révèlent qu’il a le mérite d’être un flic par excellence. Va-t-il accepter de quitter son poste pour rejoindre Cotonou?
Par Murielle Kaï MENSAH correspondante aux USA.