Gestion du Bénin/Critiques du gouvernement américain : Biden-Talon, le langage de la pression?

A l’occasion de son interview sur RFI et France 24, le vendredi 30 avril 2021, Patrice Talon a répondu officiellement à l’administration Biden après le communiqué inquisiteur du secrétaire d’Etat, Antony Blinken A l’heure de répondre, Patrice Talon a préféré calmer le jeu.
Les Etats unis ont le droit d’être inquiets comme d’autres puissances comme la Chine, la France et les autres… Par cette formule simple et lapidaire, Patrice Talon n’a ni tenté de se justifier ni d’entretenir le bras de faire avec les Etats Unis. Patrice Talon a-t-il compris le langage de la pression ?
RAPPORTS DE FORCES
Pourquoi un ton conciliant de la part de Patrice Talon alors qu’à l’interne, son usage de termes martiaux se fait crescendo ? On peut avancer plusieurs pistes. La première, il faut reconnaitre que le ton ferme du communiqué du département d’Etat assorti de cet extrait : « Nous suivons de près… », est déjà révélateur d’une sorte de pression. Et depuis l’arrivée de Joe Biden, à part l’Ethiopie au sujet de la guerre au Tigré, le Bénin est le deuxième pays africain qui écope d’un communiqué acerbe.
Mieux, après l’élection présidentielle des Etats-Unis d’Amérique le 03 novembre dernier et la victoire de Joe Biden, l’ancien vice-président de Barack Obama, les Démocrates jurait déjà qu’ils allaient remettre en orbite la démocratie en perte de vitesse dans une certaine partie de l’Afrique dont le pays de Talon.
Avec la victoire de Joe Biden au perron du Palais de la Marina, le chantre de la ‘’Rupture’’, Patrice Talon ne pouvait plus nourrir l’espoir de revoir à la Maison Blanche, Donald Trump. Depuis le 3 novembre 2020, Patrice Talon est contraint de finir son premier mandat et d’entamer le second sous le regard de Joe Biden.
Trump s’est illustré par le service minimum à l’égard du Bénin quand le régime actuel excellait dans la violation des fondements de la démocratie. Le désormais ancien locataire de la Maison Blanche, pendant ses quatre ans a été trop passif face aux violations des droits de l’Homme et des égarements du pouvoir du 06 avril 2016.
Mieux, le président américain sortant a fait un service minimum en ce qui concerne les exigences du Millénium challenge account qui permet d’être rigoureux envers les pays du Sud-Sahara qui sont parties à ce programme assujetti à la bonne gouvernance. Mais face aux violations, le milliardaire américain, Donald Trump n’a pas demandé des comptes au régime de la ‘’Rupture’’
Avec Joe Biden, le nouveau président américain, beaucoup de choses ont commencé par changer. Et voici le nouveau locataire de la Maison Blanche qui annonce les couleurs que la gouvernance va changer de ton à l’endroit du Bénin.
Désormais, c’est la prime à la démocratie et le respect des principes des droits humains qui priment pour Joe Biden, très actif et révolu contre les régimes autoritaires comme celui du Bénin. Dès mors, le Bénin ne peut plus être en territoire sans nombril démocratique. Sous Trump, en quatre ans, une seule fois, l’ancien secrétaire d’Etat, Mike Pompéo n’a remonté les bretelles au pouvoir de Talon qu’une seule fois. L’ex secrétaire d’Etat a profité de la visite officielle de Patrice Talon aux USA en 2020 pour dire la position des USA face au Bénin.
Grande Nation de démocratie au monde, les Etats-Unis tout comme le Bénin depuis 1990, notre pays a vu son âge d’or estompé par les thuriféraires du ‘’Nouveau départ’’. Avec l’arrivée des Démocrates à la tête du pays de l’Uncle Sam, plus rien ne sera plus comme avant. On peut espérer avoir droit à nouveau la manifestation d’une démocratie vivante.
Après la présidentielle, avec la vague de répression qui déferle sur le Bénin actuellement, à coup sûr ne peut plus être à l’avantage du chantre de la ‘’Rupture’’ qui a pour système de contourner les règles qui confèrent le pouvoir au peuple. Ce qui est certain, si Trump ne sait pas intéresser aux dérives du pouvoir de ‘’Bénin révélé’’ Biden, lui le fera, car il est un homme du peuple et épris de démocratie et qui ne veut pas seulement se contenter des bons progrès économiques comme ce fut le cas avec Trump.
Comme on le voit, avec Biden, la devise est désormais, autres temps, autres mœurs.
Par Christian AFFAMÈ