Gabon: une 1ère dame 35 ans après la « légion étrangère

« Exit Sylvia Bongo a laissé sa couronne de 1ère dame du Gabon. Désormais, c’est Zita Niangui Oligui Nguema qui est la nouvelle première dame de ce pays.
Zita Niangui Oligui Nguema est l’épouse du chef de la transition. Conséquence de droit, elle devient la 1ère dame du Gabon.
Elle a 42 ans, elle s’impose avec son très beau teint d’ébène. Elle est diplômée de lettres modernes et enseignante de formation, donc une intellectuelle.
Quand le 4 septembre dernier, les Gabonais applaudissaient à tout rompre le discours au fil conducteur souvent très imagé de son mari de président de Transition, beaucoup y ont vu la main de la 1ère dame littéraire.
AVANT, DES ÉTRANGÈRES 1ÈRES DAMES PAR ALLIANCE
Avec l’avènement de Zita Nguéma, le Gabon rompt avec 35 ans de règne de 1ères dames du Gabon qui étaient des Gabonaises par alliance. Sylvia Bongo, l’épouse de Ali Bongo est Française.
Par alliance, elle a été 1ère dame durant 14 ans. Avant elle, il faut souligner le cas de Édith Sassou Nguesso (la fille du président du Congo/Brazzaville, Denis Sassou Nguesso) et épouse de Omar Bongo. Edith Bongo a été 1ère dame du Gabon durant 21 ans.
Avec ces deux ex 1ères dames d’origine étrangère, c’est plus de 35 ans depuis la rupture entre Omar Bongo et son ex épouse, Patience Dabany. Avec Zita Nguéma, le Gabon retrouve une 1ère dame qui n’est pas étrangère.Au sujet de 1ère dame, le président de Transition semble vouloir caresser la fibre nationaliste de ses concitoyens pour que cela ne change plus.
En effet, devant les responsables politiques invités au palais présidentiel le 4 septembre dernier pour sa cérémonie de serment, Brice Oligui Nguéma s’est engagé à ce que la future Constitution précise que : « Pour être candidat à la présidentielle, il faudra être né au Gabon de père et de mère gabonais.».
Parcourant son auditoire des yeux, il a ajouté : « Je regarde parmi vous, vous avez tous de belles femmes, de belles Gabonaises, est-ce que vous n’aspirez pas à être première dame ? On mettra tout cela dedans : la première dame doit être gabonaise. ».
Au-delà ce cette allusion, le président de Transition a ciblé le 4 septembre dernier les élites politiques issues d’autres pays. Il faut : « Réviser les conditions d’attribution de la nationalité gabonaise. », dit-il.
Puis, il poursuit : « Je m’engage à ce que les relations séculaires entre les Gabonais et nos frères étrangers soient toujours des relations de grande amitié, de tolérance et de concorde, [mais] la politique et l’administration dans un pays sont des domaines de la souveraineté nationale, le dire n’est nullement de la xénophobie. ».
Ce qui a fait lever l’assistance et provoqué un tonnerre d’applaudissements sur l’esplanade Hassan-II du Palais présidentiel.
Avec cette déclaration et la clameur générale, tout est donc dit. Le rang de 1ère dame ne sera pas épargné pas les réformes à venir.
Edmond MUGANGUI correspondant au Gabon
Site www.lafriqueenmarche.info du 9 septembre 2023 No 491