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Formation/Jeunesse : Etudes et activités commerciales, poursuivre deux lièvres à la fois

Formation/Jeunesse : Etudes et activités commerciales, poursuivre deux lièvres à la fois

Formation/Jeunesse : Etudes et activités commerciales, poursuivre deux lièvres à la fois
Bon nombre d’étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) sont promoteurs de petits commerces. Ainsi, entre les cours, certains ont des initiatives commerciales. Cependant, il faut trouver le juste milieu pour éviter des conséquences dramatiques.
« Je n’ai pas le choix. Je dois poursuivre à la fois mes études et mener des activités commerciales. Sans les activités commerciales, j’abandonne les études et je rentre au village. », a laissé entendre Innocent A. étudiant en Anglais, mais propriétaire d’un télé centre ouvert à quelques encablures de la clôture sud du campus de Calavi.
Il est 7h 15 ce jeudi matin-là. Avant, Innocent sa collaboratrice est déjà là. Elle suit les instructions que son patron lui a donné la veille, puis dans le même temps accueille ses premiers clients, des étudiants en majorité. Dans ce télé centre, les activités vont bon train. Vente de recharge, de forfait Internet, des reliures et des photocopies… sont en majorité les services offerts.
A 7h 45, dans sa chemise blanche sur son Jean noir, I. A. jette de temps à autres un coup d’œil sur sa montre. A ce jeu, tous ses clients ont compris qu’il doit aller au cours à 8 h. C’est finalement à 9h 05 qu’il démarre en trombe sa moto en affirmant à qui veut l’entendre : « Je suis en retard, je vais au cours ».
Comme cet étudiant, d’autres de cette même université d’Abomey-Calavi mènent des activités génératrices de revenus durant l’année académique. Même si les raisons qui les poussent à franchir le rubicond de l’entrepreneuriat sur le campus universitaire ne sont pas les mêmes, il est évident qu’ils ont en commun la recherche de moyens financiers pour faire face aux études.
Sous le signe des affiches
« (…) en connaissance de cause, l’entrepreneuriat associé à l’étude est une toute autre réalité qu’il faut savoir manipuler. De mon expérience en vente de chaussures, je puis dire que cela tourne bien lorsque l’on sait programmer et surmonter les contraintes. », fait observer Roland, également étudiant à Calavi. Il poursuit : « L’association études universitaires et activités commerciales n’est pas chose aisée pour les étudiants. ».
« Cependant, rien n’est facile dans la vie et c’est à force de persévérance qu’on réussit à s’en sortir autant dans les études que dans les activités commerciales », a-t-il confié pour finir.
« Ce jumelage se passe bien si on dispose d’un planning horaire bien établi. De ce fait, j’essaie de gérer les instants de confection des sacs avec la session et les heures de cours. », a affirmé Viviane étudiante dans une université privée de la place. « Je fabrique des sacs dont le nombre dépend des commandes faites par mes clients. L’association entrepreneuriat et études est une question d’organisation et de maîtrise de l’agenda personnel », a-t-elle laissé entendre. « A la quête de l’autonomie personnelle, j’ai commencé la fabrication des «sacs supers écolo souvent appelés sacs biodégradables qui. Pour ce faire, j’utilise certaines matières que sont le papier, la colle etc… », a-t-elle dit pour conclure revenant sur les raisons qui l’ont conduit à associer l’entrepreneuriat et les études.
Ressources financières
« Je gagne environs 40 à 50.000 F CFA par mois. Si tout va bien, je dépense environ 20.000 F CFA. Mais quand les parents ne m’envoient pas d’argent, je dépense des fois toutes mes économies. » a dit Wallas également étudiant de Parakou. « Il y a toujours des photocopies à faire, des fascicules à acheter sans oublier que nous devons nous habiller et nous distraire aussi. Et tout cela, c’est de l’argent qu’on ne peut pas toujours attendre des parents », a-t-il dit également. « J’ai exercé la coiffure avec mon frère au village avant d’avoir le baccalauréat. Une fois ici, j’ai remarqué que mes camarades avaient le besoin et moi j’avais des problèmes d’argent.», poursuit-il. « Alors j’ai commencé et les camarades apprécient ce que je fais. Dès lors, après les cours, je coiffe mes camarades. Cela me permet de vivre sans me faire de soucis, car mes parents ne m’envoient rien. Au contraire je réussis à envoyer de l’argent à mon petit frère. Par mois je suis à plus de 60.000 F CFA. Il y a des jours je coiffe jusqu’à 20 étudiants», a-t-il affirmé.
Comme on le voit, les activités commerciales menées par les étudiants contribuent beaucoup à leur épanouissement. Sans moyens, les étudiants n’ont pas de moyens pour faire des études universitaires.
Les ressources financières tirées des activités sont investies par les étudiants dans l’achat des manuels et autres objets nécessaires pour la poursuite de leurs études.
Cependant, les étudiants sont donc appelés à trouver le juste milieu entre ces deux activités au risque de subir des déconvenues, car cette volonté de poursuivre plusieurs lièvres à la fois, n’est pas sans risques pour les études. Trop de business au détriment des études peut engendrer l’échec sur les deux plans.
 
Olga HOUEVI (Stag)
Site www.lafriqueenmarche.info du 26 février 2022 No 087
 

Bénédicte DEGBEY

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