Euro 2020/ Lucarne : Le plus fort n’est toujours pas assez fort

Portugal, Pays-Bas, France, Allemagne sont éliminés. Espagne, Italie, Belgique et Angleterre sont encore en lice. Que de suspens et de surprises dans cette coupe d’Europe édition 2020 décalée en cette année 2021 pour cause de la pandémie sanitaire du coronavirus qui emballe et fait déchaîner les passions. Si quatre de ces huit grands sont sortis, le football européen change-t-il ses repères au profit de nouvelles forces émergentes ?
Au fil des journées, les matches se suivent et s’enchaînent avec leur dose de surprise. Elles étaient au total huit Nations à susciter une forte passion et à être citées comme de vraies favorites de cette 16ème phase finale du championnat d’Europe de football. Il s’agit du Portugal, des Pays-Bas, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie, de la Belgique et de l’Angleterre.
Mais après seulement le second tour, il n’en reste plus que quatre ! Les géants trop vite cotés s’écrouler se sont s’effondrés.
En phase de poule, certaines Nations ont pu s’affranchir de la désillusion et ont pu passer par des trous de souris. D’autres n’ont pu résister et ont été éliminées. La défaite 2 buts à 0 des Néerlandais face à la République Tchèque reste l’une des principales attractions de la compétition.
Le Portugal champions d’Europe en titre avec sa star Ronaldo et d’autres joueurs les plus réputés, a été sorti par la Belgique de Romelu Lukaku et ses partenaires.
La débâcle française devant la Suisse, une équipe inattendue à cette phase de compétition reste aujourd’hui, l’une des éliminations les plus spectaculaires, mais la plus cauchemardesque, car cette équipe française est l’équipe championne du monde en titre avec des stars de renommée mondiale, Didier Deschamps et sa bande avaient mieux à servir que cet effondrement ayant mis au K.O les supporters des « Bleus » qui se voyaient trop beaux.
Face à l’Angleterre, l’Allemagne qui a été déjà fébrile et sans être rassurante devant la Hongrie est également passée à la trappe.
Par contre, des équipes comme l’Italie et l’Espagne, au demeurant, intouchables ont eu les sueurs froides pour passer. Il a fallu pour les deux de passer par l’épreuve des prolongations avant de venir à bout de leurs adversaires. Roberto Mancini et ses hommes garderont en mémoire, la résistance autrichienne difficilement émoussée 2 buts à 1 après 120 minutes d’un match disputé.
De l’autre côté, l’Espagne se rappellera de ce renversement spectaculaire de la situation des Croates ayant remonté 2 buts dans les derniers instants de la rencontre pour arracher le nul de 3 buts partout avant de tomber en prolongations (5 buts à 3). Certes, la « Roja » a pu arracher sa qualification, mais c’est aussi vrai qu’elle a tremblé comme elle ne l’aurait imaginé. Ces deux ont dû puiser de leurs expériences pour finalement se tirer d’affaires avant de s’offrir leur billet des quarts de finale.
L’hécatombe des quatre (Portugal, France, Pays-Bas et Allemagne) reste symptomatique d’une révolution déstabilisant la hiérarchie connue dans le football occidentale. Les quarts de finale constituent une nouvelle épreuve pour de nouvelles forces émergentes du foot comme la République Tchèque, l’Ukraine, la Suisse, car l’envie de finir dans le carré d’axe devient de plus en plus très forte.
Les quatre encore en lice ont du chemin à parcourir pour toujours maintenir leur statut de favoris. Mais au vu du nivellement de niveau qui s’observe et se confirme dans le rang des équipes considérées comme outsiders, les colosses au pied d’argile risquent encore de se faire découvrir, de perdre des plumes et de s’écrouler.
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Cette organisation et cette dynamique de travail qui s’opère au niveau des pays supposés petites Nations de football européen doivent inspirer les pays africains à savoir qu’une bonne organisation et seul le travail, mais un travail constant et sérieux peut permettre de bousculer la hiérarchie continentale et mondiale pour le charme du football.
Par Jérôme TAGNON
Journal L’Afrique en Marche du 30 juin 2021.