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Euro 2020/Lucarne : France, un géant en carton; La réalité est bien là.

Les ‘’Bleus’’ champions en titre et pressentis pour remporter l’Euro 2020 méritent-ils d’aller en quart de finale ?

Déjà en phase de poules du championnat d’Europe 2020, les signaux étaient déjà en orange pour une équipe très tôt mise sur piédestal. Il a fallu le premier principal tournant pour voir l’équipe de France de football s’écrouler.

Avec ses joueurs de renommée internationale, l’équipe tricolore a été éprouvée et destituée. En quatre matches joués en tout, la sélection française n’a rendu qu’une seule copie acceptable et c’était face à l’Allemagne battue 1 but à 0. 

Face à la Hongrie supposée la plus faible du groupe, les champions d’Europe sacrée même avant l’épreuve ont connu toutes les difficultés pour s’offrir un répugnant match nul de 1 but partout avant de butter face au Portugal (2 # 2) avec Karim Benzema longtemps répudié, mais sauveur. 

Ces matches de poule devraient susciter des interrogations quant aux réelles capacités de cette sélection à faire long chemin dans cette compétition où le nivellement des valeurs s’observe au sein des équipes supposées du second rang. 

Cependant, tout ce qui devait faire les qualités d’un champion que sont l’anticipation, l’orchestration et le bon quadrillage du terrain n’étaient pas au rendez-vous de ce géant en carton qu’a été la France trop tôt considérée comme un pachyderme. 

Mieux, Didier Deschamps a manqué de l’autorité et d’imagination comme ses joueurs en déficit de créativité, dans sa gestion de l’effectif français. Le sélectionneur doit prendre sa part de reproches surtout par rapport à son 11 de départ face à la Suisse. Son choix tactique sans profondeur a été à la fois limité, mais éprouvé par l’épreuve de haute compétition. 

Mais quelle désillusion à Bucarest ! 

Trois niveaux peuvent mieux expliquer cette élimination d’un géant qui, au fil des enjeux s’est révélé n’avoir pas un plan de jeu. C’est bien incroyable le scénario de ce 8ème de finale qui a opposé la France à la Suisse. Une équipe pourtant du second rang européen, mais la voilà supplanter les champions du monde en titre dans un tournant où elle n’était même pas attendue. 

La défense « Tricolore » a montré ses limites. Raphaël Varane, Presnel Kimpembe et surtout Clément Lenglet sont maîtrisés et dépassés par des « Natis » laborieux, combatifs et très engagés. Confronté à l’un des enjeux de grandes compétitions, Didier Deschamps a lui aussi été éprouvé dans ses capacités tactiques limités. Une grande équipe de haute compétition est celle-là capable de s’adapter. La vraie équipe conquérante est cette équipe capable de transformer son déficit en potentialité et ses difficultés en succès. 

À Bucarest, la France a simplement montré qu’elle n’en n’était pas une, contrairement à l’hyper confiance et considération suscitées par le colosse onze français. 

Et quand c’est ainsi, la désillusion de ce lundi 28 juin 2021 face aux Suisses, pas même attendus à ce niveau de compétition ne doit pas être une surprise. 

Cette élimination est symptomatique de l’incapacité d’une équipe à se métamorphoser pour s’adapter à un défi qui se présente à elle. 

Individuellement, les joueurs français sont aussi limités dans la créativité et l’ont prouvé dans un tournant où il ne fallait pas. 

Être champion du monde n’est forcément pas synonyme de meilleure qualité et cela ne génère non plus des capacités d’une star intenable. Les joueurs « Tricolores » sont trop tôt tombés sous le charme de leur champ fleurit, mais leurs fleurs étaient vides, car sans contenu pour emballer leurs supporters sévèrement assommés. 

Leur déception est d’autant plus grande, car en quatre matches, la « superbe » équipe française a encaissé une bagatelle de six buts. Cette fébrilité défensive étrange peut parfois faire ne devait pas être une surprise quand on voit les prestations de Varane au Real de Madrid et de Kipembe au PSG.

Cette défense ainsi limitée a été davantage éprouvée. Elle ne pouvait donc pas tout le temps et à toute occasion porter l’espoir des 67 millions de supporters français avec cette médiocrité. Le 3-4-3 du départ, n’a rien à avoir avec l’incapacité des joueurs français à gérer une rencontre qui les a plombés, mais qu’ils ont pourtant réussi à renverser. 

Et c’est bien sûr à ce niveau que leur carence en créativité collective et individuelle a été fatale. Kylian Mbappé, Benjamin Pavard et même N’golo Kanté sont tous passés à côté de la plaque de façon inimaginable. Le plus compliqué à expliquer et dont seul Didier Deschamps en détient le secret, est bien la titularisation de Clément Lenglet. Avec ce défenseur axial qui a connu une saison extrêmement compliquée, il ne fallait pas s’attendre à un miracle dans la charnière centrale des « Bleus ». 

Le titulariser dans un tel match, relève d’un choix hasardeux de Didier Deschamps qui a trop tôt sous-estimé les qualités de son adversaire et aussi l’enjeu d’un match à élimination directe. 

Tel un étage, l’équipe française a fait preuve de carence et d’une fébrilité étrange avec une défense aux abois et un staff aux solutions limitées. Et c’est donc logiquement que la France s’est écroulée. 

Les joueurs français ont désormais l’obligation de travailler pour espérer être à la hauteur du rang auquel ils aspirent. Être star, ne relève pas d’un titre du champion du monde, mais cela dépend de votre régularité et de votre travail constant capable de vous générer des capacités à pouvoir renverser le rythme et le coup d’un match. 

Lire aussi : Euro 2020/8ème de finale :  Fébrile, la France sort de l’Euro

Mais face à la Suisse ce lundi 28 juin dans ce 8ème de finale de l’Euro 2020, le ciel de Bucarest s’est effondré sur la tête de l’équipe française de football et sans équivoque. La réalité est bien là.

Par Jérôme TAGNON.

Journal L’Afrique en Marche du 29 juin 2021.

Bénédicte DEGBEY

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