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Essence frelatée : passion triste, utopie sainte L’Editorial de Titus FOLLY

Essence frelatée : passion triste, utopie sainte           L’Editorial de Titus FOLLY

Il EST 6 H en Guinée-Bissau qui a fêté hier ses 50 ans d’indépendance. Nous saluons la mémoire de Amilcar Cabral, le héros assassiné quelques mois avant cette indépendance.

Le feu activé par l’essence frelatée samedi dernier à Sèmè-Kraké et qui a fait une trentaine de morts brûle encore les questions d’aujourd’hui. Allons-y donc dans l’exercice de L’Editorial du jour.

À l’entame, nous nous inclinons devant la mémoire de nos compatriotes passés de vie à trépas dans les conditions horribles samedi dernier.

Après nos yeux fatigués et épuisés par ce drame, on continue de ressentir de la compassion. Doit-on encore s’interroger à l’heure des questions?

On peut répondre sans ambiguïté, car la problématique de trafic de l’essence frelatée relève du cri des pauvres depuis au moins trois décennies.

Oui  » le cri des pauvres » n’est pas un mot fort. En effet, quand l’essence frelatée en seigneur a commencé par bouillir la marmite, elle le faisait avec enthousiasme envers les plus faibles.

A cette étape, on retient que le corpus économique de l’essence frelatée qui fait beaucoup au-delà de concocter les plats culinaires. Et comme on ne peut préparer sans feu, ce produit dangereux cohabite avec le feu dans nos concessions où à quelques encablures.

Dans un pays aux statistiques approximatives d’emplois, beaucoup de compatriotes ont eu le « job » à plein-temps, job qui a transformé et rendu leur vie belle. 54.000 points illicites de vente si on s’en tient à la déclaration du ministre d’Etat des Finances, Romuald Wadagni au micro de RFI hier.

Sur le droit côté, l’essence frelatée a changé le destin de certains acteurs de la classe politique. Le tirelire de ce produit a permis d’impulser certains comme maires et députés (suivez mon regard). Alors, peut-on encore reprocher à l’essence frelatée ses risques et ses estocades?

FACE À UN MAL NÉCESSAIRE

Après le drame du samedi dernier, on a encore eu droit à l’angélisme habituel par rapport au formalisme de cette activité dans ses flux et reflux. Et c’est ici que la déclaration du ministre des Finances, Romuald Wadagni résonne selon la position de chacun sur le flanc.

En résumant sa pensée sur RFI, on retient davantage : « 54.000 points recensés, impact social, perspective de mini-stations pour « reconvertir » les acteurs de cette activité prohibée qui nourrit son homme…», que la volonté politique est déjà en branle avant le drame.

Dans la volonté de réformes pour inverser les fragiles pilotis du Bénin, on sourit par rapport au charme annoncé de l’essence frelatée. Il ne peut en être autrement aussi bien en fonction du contexte opérationnel, du substrat du contrat à venir sans oublier la compréhension des tendances lourdes

Après ce drame, les loges de consolation et les passions tristes seront bientôt loin de même que les utopies saintes.

On connait le Bénin, l’émotion va s’estomper comme ce fut le cas avec le bus de Dassa. Et après…

Site www.lafriqueenmarche.info du 25 septembre 2023

« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

Bénédicte DEGBEY

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