Erdogan, au nom de nos plats La Chronique internationale de Murielle MENSAH (Canada)

Recep Erdogan a rempilé. Le président de Turquie a été réélu hier. Si on doit regretter un nouveau mandat pour l’autocrate d’Ankara, peut-on rester insensible à son action mondiale pour nourrir les terriens en pleine guerre en Ukraine ?
On aurait souhaité la défaite de Tayyip Erdogan. Ce qui aurait permis de sortir journalistes, intellectuels et militaires qui croupissent dans les prisons de ce pays.
En effet, après le coup d’Etat de 2016, la répression est devenue un réflexe de gouvernance pour Tayyip Erdogan.
Avec cette victoire, la dictature a encore cinq ans pour davantage déposer les sédiments d’un pouvoir à poigne. C’est pour cela que les démocrates du monde doivent regretter d’attendre encore cinq ans pour espérer le rétablissement des libertés confisquées.
ENTRE DEUX…
Il ne peut en être autrement. Le président Erdogan va continuer d’épurer les coupoles en punissant les « traites ». Avec ce concert de Klaxons, les motivations de Erdogan ne peuvent changer.
Au-delà du convoi des dérives de Erdogan, sa victoire a du sens pour le reste du monde. Sans Erdogan, en plein conflit en Ukraine, le péril alimentaire allait affamer des contrées sur l’échiquier international. Erdogan a donc évité le sens des plats vides.
Au comble de l’opération spéciale de Poutine en Ukraine, très peu de terriens comprenaient les enjeux des magasins à grains en Ukraine et de l’importance de la ville d’Odessa, ce port sur la Mer Noire pour acheminer les grains dans le monde.
…DEUX VISIONS
Sous l’égide de l’Onu, le président Erdogan a réussi avec succès, effectifs et victoires à faire engager Poutine et Zelensky pour les feux nourris des assiettes dans le monde. Il n’y pas de doute, Erdogan a démontré toute son efficacité pour la cause du monde.
Alors que les occidentaux travaillaient en spontané ou en groupes isolés pour vendre les armes pour alimenter la guerre en Ukraine, Tayyip Erdogan qui frappe son peuple nourrit cependant le monde avec un grand degré de sympathie et de proximité affective.
Doit-on fermer les yeux sur ses dérives et l’applaudir pour son utilité ? Question de conscience.
Site www.lafriqueenmarche.info du 29 mai 2023 No 423