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Enseignement supérieur/Public : Faire le deuil de la gratuité, par rigueur et non par pragmatisme fiscal.( Suite et fin. Lire le dossier du jour) 

Enseignement supérieur/Public : Faire le deuil de la gratuité, par rigueur et non par pragmatisme fiscal.( Suite et fin. Lire le dossier du jour)
Est-il juste que l’Université publique soit gratuite ? D’un côté, certains l’exigent. Cependant, d’autres le contestent.
Il faut expliquer brièvement les considérations qui sous-tendent ces deux réponses. Doit-on privilégier le statu quo, en argumentant que la gratuité d’un privilège ne peut se justifier que si elle sert l’intérêt de ceux qui n’y ont pas accès.
Moduler, peut-être un peu, mais pas trop
L’idée selon laquelle les droits de scolarité universitaires doivent être indexés mérite un appui sans réserve, à condition, évidemment, que les paramètres de l’aide financière soient eux aussi indexés afin d’annuler l’impact négatif de la hausse des droits à l’accessibilité.
Si on vise une solution permanente qui évite les crispations et assure la stabilité sociale, il faudrait d’un côté, demander aux étudiants qui bénéficient de formations plus coûteuses, et souvent plus rémunératrices ultérieurement, une contribution plus importante en droits de scolarité.
Les étudiants souhaitent donc obtenir un emploi après leurs études, c’est légitime, et pourquoi pas un emploi de qualité (stable, bien rémunéré, etc).
Mais en présence de frais de scolarité élevés, le salaire se présente comme la seule finalité des études, finalité impérative puisqu’il faut rembourser le prêt étudiant.
Si les études deviennent un investissement financier, essentiellement à crédit, il faut assurer un retour sur cet investissement. Il ne s’agit plus de suivre des cours, mais d’accumuler des connaissances et des compétences immédiatement valorisables sur le marché de l’emploi à la sortie de l’enseignement supérieur : du capital humain (15).
Un capital largement fictif, puisqu’il s’agit d’une promesse de salaire supérieur.
Plus encore que dans le cas de la bulle immobilière, ce sont les victimes qui seront tenues pour responsable en cas d’éclatement de la bulle des précaires et des classes populaires en général à un échec à endosser ce rôle d’entrepreneurs d’eux elles-mêmes et de leurs carrières.
Elysée NOBIME
Site www.lafriqueenmarche. info du 11 mai 2022 No 171

Bénédicte DEGBEY

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