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Enseignement/ Restauration : Cantines, quand les établissements prennent leurs responsabilités ( Lire le dossier du jour)

Enseignement/ Restauration : Cantines, quand les établissements prennent leurs responsabilités ( Lire le dossier du jour)
Certains établissements privés ont décidé de s’investir dans la restauration de leurs apprenants. La cantine devient alors une priorité.
Nous sommes à la cantine du complexe scolaire ‘’ Voltaire ’’ de la commune d’Abomey-Calavi ce lundi. Il est 9 h 50. L’alarme retentit. C’est l’heure de la récréation.
Six bonnes dames en uniforme recrutées par l’administration dudit établissement sont là pour servir les enfants à la récréation dans ladite cantine. Ce matin-là, trois plats constituaient le menu prévu aux apprenants. On découvre du riz, de l’igname frite, du pain avec des tartines de différentes variétés sans oublier les jus de fruits et de l’eau fraîche.
Dans cette cantine, les apprenants sont tout heureux d’aller se régaler. Ils s’y ruent, se bousculent et crient. Les assiettes se cognent. Ils n’ont que 15 mn pour manger et se relaxer avant de retourner en classe. Il faut alors faire vite pour ne pas se faire surprendre par l’heure.
Caroline, élève en classe de seconde se prête difficilement à nos questions. Mais elle finit par lâcher : « Je prends souvent du riz pendant la récréation. Je prends aussi du Bissap… ». Chimène, sa camarade de classe complète : « Nos parents payent 7500 F par mois. Il faut tout faire pour être en règle avant le 5 de chaque mois. Dans le cas contraire, on n’a pas accès à la cantine.».
Dans cette ambiance où l’on se bouscule afin de vite manger, Sandrine en 3ème réagit : « Dans cet établissement, il n’y a pas de bonnes dames qui y vendent. Donc on est tenu de manger à la cantine. ».
Richard, en classe de 1ère dit pour sa part : « Tous les jours ouvrables et ce pour neuf mois, nous fréquentons la cantine malgré les tracasseries et les contraintes liées à la restauration où c’est sans répit. Ici, à la cantine, il n’y a pas de pâté pour nous qui avions été habitué depuis notre tendre enfance. ».
Dame Affisath, l’une des dames en service à ladite cantine rassure quant à en ce qui concerne les conditions d’hygiène adéquates : « L’hygiène des cuillères, gobelets et fourchettes comme c’est la pratique depuis quelques temps n’est pas un vain mot chez nous. Nos repas ici sont subordonnés à des règles bien définies. On prend soin de nos mets avant et après en respectant des règles strictes . ».
Mets sains, conditions d’hygiène…
A la question de savoir pourquoi une cantine au lieu d’autoriser les bonnes dames à y vendre, le directeur des études, Issac Hinnou, a laissé entendre que : « Dans notre projet initial, la cantine était prévue. Elle a été effective deux ans après le début des activités académiques. ». a-t-il déclaré.
« L’avantage de la Cantine, c’est que nous faisons nos stocks et nous sommes persuadés de la bonne santé de nos collaboratrices qui y vendent. », dit-il encore.
Pourquoi le mot ‘’persuadé’’ ? Ce responsable d’établissement après avoir éclaté de rire, a affirmé : « Malgré les contrôles sanitaires imposés par l’Etat aux bonnes dames, on ne peut s’assurer si tout se passe bien sans oublier la qualité des mets concoctés pour les enfants. ».
Kolawolé Kassim, conseiller pédagogique tout en appréciant les efforts consentis dans les cantines n’a pas manqué de faire part de ses réserves.
« Dans les cantines des établissements privés surtout dans les écoles catholiques, les bonnes dames ne sont plus laissées à elles-mêmes. Elles ont un cahier de charge avec des règles d’hygiène pour la bonne santé des enfants », a-t-il martelé encore.
« Cependant, avec le contexte économique actuel, la cantine devient un casse-tête pour les parents qui doivent encore débourser en dépit de toutes les autres charges. », dit-il pour conclure.
Elysée NOBIME
Site www.lafriqueenmarche.info du 06 avril 2022 No 126
 

Bénédicte DEGBEY

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