Préparer des mets et les vendre aux élèves et écoliers est une activité en vogue pendant l’année académique. Les bonnes dames en sont les actrices incontournables.
Par Ornela PARAISO
Nous sommes au complexe scolaire ‘’ Succès plus’’ de la commune d’Abomey-Calavi. A la cantine, une douzaine de bonnes dames, en uniforme sont avec des mets divers. Chacune est en place devant sont étalage afin de servir les apprenants. Elles ont apprêté les pièces de monnaie afin de les satisfaire. Du riz à la pâte en passant par l’igname frite sans oublier les jus de fruits et de l’eau fraîche, tout y est.
Il est 9h50. L’alarme retentit. C’est la recréation et les apprenants sont heureux d’aller se régaler. Ils se ruent vers la cantine, se bousculent, crient. Les assiettes se cognent. Ils n’ont que 15 minutes pour manger et se relaxer avant de retourner en classe. Il faut alors se faire vite servir pour ne pas se faire surprendre par l’heure. Difficilement Rose, élève en classe de seconde se prête à nos questions. Mais elle hésite d’abord avant de finir par lâcher quelques mots : « J’achète très souvent du riz et du pâté (une sorte de pain) pendant la récréation. Je prends aussi du bissape. Avec 200 F CFA. Je m’en sort. ».
Dans cette ambiance où l’on se bouscule afin de vite manger, ce sont les bonnes dames qui sont les plus heureuses. Tous les jours ouvrables et ce pour neuf mois, elles sont autorisées à vendre dans les établissements ciblés. « Nous faisons de bonnes affaires. Malgré les tracasseries et les contraintes liées à la restauration où c’est sans répit, nous faisons des bénéfices qui nous permettent de prendre soins de nos enfants et de notre foyer », explique Tante Yao, restauratrice scolaire. À maman Jeanne, vendeuse de pain de renchérir : « Par semaine, j’empoche entre 150 000 et 200 000 F CFA. Je vends dans cet établissement depuis 12 ans et je m’en sors bien.».
Le repas de 10 heures est un repas primordial pour l’équilibre alimentaire de l’enfant. Et, ces dames savent comment s’y prendre pour continuer par assurer la restauration des apprenants. Tante Yao, vendeuse de ‘’Atassi’’a mis une marmite au feu afin de faire bouillir cuillères, gobelets et fourchettes comme c’est la pratique depuis quelques temps.
La vente des repas dans les établissements est subordonnée à des règles bien définies. Certes, il faut faire des bénéfices, mais aussi prendre soin des enfants. Ceux-ci, aussi vont vers celles qui respectent les règles d’hygiènes et prennent soin de leurs étalages. «Je mange toujours chez Maman Lyse parce que tout est propre chez elle et elle ne nous crie pas dessus. Tous mes camarades de la 5ème achètent chez elle.», confie Jonas, un apprenant en classe de 5ème. À Lucien, en classe de première d’ajouter : « Je préfère Mémé, elle fait du Akassa chaud et une bonne sauce bien pimentée. Avec 150 FCFA, je suis rassasié ».
Ainsi, les enfants mangent ce qu’ils veulent en fonction des critères qui leurs sont propres. « Les enfants se restaurent avec 150 FCFA ou 200 FCFA. Certains apprenants viennent même avec 100 FCFA et c’est avec ces jetons qu’ils font notre bonheur. A la fin de chaque journée, nous faisons le compte afin de retourner nous approvisionner pour être encore au rendez-vous le lendemain », explique dame Ginette.