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Éducation/Diplômes de fin de formation :  Les Béninois décaissent des fortunes pour les soutenances

Éducation/Diplômes de fin de formation :  Les Béninois décaissent des fortunes pour les soutenances

La fin de l’année académique est proche. Les soutenances pour l’obtention d’un diplôme de fin de formation aussi. Dans cette perspective, l’organisation des soutenances entraine souvent de grandes dépenses pour les familles. En ces temps de morosité économique, les parents saignent pour offrir aux enfants le minimum.

Aline M. 24 ans a soutenu son mémoire de master en Gestion des transports et logistiques dans une université privée de la place.

Ses parents ont tenu à marquer d’un saut particulier cette cérémonie en organisant une réception fastueuse, comme en témoignent les propos de l’impétrante. « L’obtention de mon diplôme de master a été un événement. C’était une grosse fête. Mes parents n’ont pas déboursé moins de 600.000 francs CFA.», commente-t-elle.

Entre les frais de soutenance, l’habillement, les cadeaux du jury et la réception des convives, ses parents se sont retrouvés à dépenser gros pour faire plaisir à leur fille. Environs 680 000 francs CFA ont été déboursés par les parents de Aline : « La soutenance de master, c’est un événement important qui montre que notre fille a consenti des sacrifices pour ses études. Je trouve qu’il est primordial de marquer l’évènement. », confie sa mère.

De nombreuses dépenses…

Comme cette famille, nombreux sont les parents à assumer de telles dépenses à l’occasion de la soutenance de mémoire de fin de formation. Souvent un investissement financier pour les familles, particulièrement ceux qui envoient leurs enfants dans les universités privées. « En Afrique, en règle générale, nous aimons la fête et tout événement important est fêté.», explique une dame qui a requis l’anonymat.

« Même si l’on dit souvent que le plus important, ce n’est pas les habits ou la coiffure ou les mets, c’est bien toujours d’avoir les moyens de se faire plaisir après sa soutenance. Il faut dire que parfois c’est un effet d’entrainement. Lorsque tu fréquentes une université privée où la tradition, c’est de dépenser gros après chaque soutenance, tu es obligée de t’y conformer pour ne pas faire piètre figure. », conclut-elle. « Des dépenses trop importantes peuvent parfois stresser et gâcher la joie qui doit suivre l’obtention d’un diplôme après plusieurs années d’études », affirme Anatole, étudiant en deuxième année d’anglais.

Face à ces dépenses parfois exorbitantes, certains préfèrent soutenir dans une totale discrétion afin de minimiser les coûts. « J’ai soutenu ma maitrise avec un budget de 55000 francs CFA. A part mon père et ma mère, il n’y avait que deux camarades d’amphi venus me soutenir. Je l’ai voulu ainsi et je n’ai pas eu à me stresser », confie Vivien, étudiant en sciences de l’éducation. Dorcas Atinwanou a soutenu son mémoire de licence professionnelle, il y a deux mois. Elle a choisi d’organiser une fête en cercle restreint avec un budget de 75000 francs CFA. « J’ai reçu mes amis dans la sobriété.», explique-t-elle. « D’ailleurs, je ne voulais même pas fêter, mais mes proches m’ont fait remarquer que c’est un pas dans la vie. Je n’ai donc pas fait de grosses dépenses. Ce n’est pas le plus important. »

Par Anielle DAGBEWATO

Bénédicte DEGBEY

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